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Lettre ouverte au Maire du Tampon


Politique
Mardi 1 Juillet 2014

Monsieur le Maire,
Depuis plusieurs jours, les jeunes du Tampon manifestent devant la mairie afin de vous faire part de leur angoisse et de leur inquiétude face à votre décision de ne pas renouveler leurs contrats de travail. Ces jeunes font partie des 334 jeunes en Emplois d’avenir qui ont signé leur contrat en 2013 sous la mandature précédente.


Ces jeunes se sont impliqués dans leur premier emploi et ont donné satisfaction aux services de la municipalité. Pourtant, vous avez pris la décision de mettre un terme à leur insertion professionnelle. Vous tentez de justifier le non renouvellement de leurs contrats au motif que le gouvernement ne financerait pas les activités péri-scolaires à la rentrée. Cet argument est pour le moins étonnant et surtout complètement faux.  
 
Ces jeunes étaient en charge des activités péri-scolaires (aide aux devoirs, ateliers d’éveils ou autres) déjà existantes dans la commune sans aucun lien avec la réforme des rythmes scolaires. De plus, les Tamponnais doivent savoir que pour la mise en place des nouveaux rythmes scolaires le Tampon va recevoir de l’Etat une aide financière de 960 000 euros afin d’organiser les activités sportives et culturelles à la rentrée prochaine. Cette dotation financière vous permet de préserver les emplois existants et de recruter encore plus de jeunes en d’Emplois d’avenir. Une simple garderie telle que vous la proposez est une preuve manifeste d’un manque d’ambition pour l’école et pour nos enfants. 
Il a toujours été de la responsabilité des communes de mettre en place des activités en dehors du temps scolaire pour l’épanouissement de nos enfants et permettre en particulier à ceux issus des familles à faibles revenus de pratiquer des activités. 
 
Votre refus va créer encore plus de discrimination entre les enfants. Il y aura ceux  qui auront accès au théâtre, aux sports, aux langues étrangères et ceux à qui vous ne proposez rien,  ceux qui n’auront pas ces activités parce que les familles ne peuvent pas les payer.
 
Comme vous le savez, les Emplois d’avenir sont des emplois réservés aux jeunes de 16 à 25 ans pour une durée d’un an renouvelable deux fois, ou de trois ans en CDI.  Dans un territoire où 60% de nos jeunes sont au chômage, ils constituent un véritable tremplin professionnel et un accès à l’autonomie.
 
Le non renouvellement de ces 334 Emplois d’avenir va à l’encontre même de ce dispositif qui a pour objet de donner une visibilité à moyen terme aux jeunes qui en bénéficient. Par votre décision vous leur faites subir un retour vers le chômage, vous brisez l’espoir d’insertion qu’ils avaient mis dans ce premier emploi. 
 
Le message que vous avez transmis à ces jeunes en leurs proposant de bénéficier de « l’ASSEDIC » pendant un an et de « revenir l’année prochaine », prétextant qu’il fallait partager les emplois, démontre bien une vision passéiste et archaïque. Ce supposé traitement social du chômage renvoie les jeunes dans une précarité et détruit toute leurs projections d’avenir. Nous devons avoir de l’ambition pour notre jeunesse. 
 
Alors que la commission de transparence du 30 juin dernier a révélé un taux de rupture de 1,8 % des Emplois d’avenir, taux qui est inférieur à celui  de la Métropole, le Tampon est la seule commune qui pervertit la philosophie des Emplois d’avenir. 
 
Ce que l’on retient de votre retour c’est la mise à mort du réseau associatif, des mutations injustifiés, des pressions sur le personnel communal et le sacrifice de notre jeunesse.
Député
Conseiller Municipal
 

Jean Jacques VLODY


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