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Les Vergès, népotisme et familiocratie, leur exemple est bien imité


Édito
Dimanche 24 Novembre 2013

Professionnalisation politique par cumul de mandats, népotisme, familiocratie et clientélisme, les poisons de la démocratie républicaine à la Réunion…et en France.


La Réunion détient le record de longévité politique, 58 ans, de représentation de ces tares et dérives de la démocratie républicaine …. en la personne de Paul Vergès.

La très longue carrière politicienne de Paul Vergès débute à la Réunion par un mandat de conseiller général de Saint-Paul en 1955 puis en 1956 il en succède à son père Raymond, député de 1946 à 1955. Il fonde le PCR en 1959. Il est conseiller général du Port de 1961 à 1964. En avril 1964, il part en cavale jusqu’en juillet 1966. De 1970 à 1976, il est conseiller général de St Pierre. De 1971 à 1989, il est maire du Port et député européen de 1979 à 1989.  

En 1983, il est élu avec son fils Laurent conseiller régional. Député national, de 1986  à 1987, il démissionne et son fils Laurent lui succède en 1988 mais décède tragiquement cette même année. En 1991, son fils Pierre devient maire du Port. La même année, le gouvernement de"gauche" confisquait les émetteurs de Télé Freedom à la Réunion.

En mars 1992, la population réunionnaise, en réaction imprévue par les politiciens professionnels, Paul Vergès et Pierre Lagourgue, intronisait Camille Sudre, "l’homme en blanc", président de région. Aussitôt, ces mêmes Paul Vervès et Pierre Lagourgue ont tout mis en œuvre, avec succès, pour faire annuler l’élection inattendue de Camille Sudre.

Par un bel exemple de "familiocratie", c’est alors son épouse, Margie Sudre, femme de droite, qui lui succède à la présidence de la région, avec un poste de secrétaire d’Etat à la Francophonie du fait du président Chirac. Paul Vergès, est élu député en 1993 puis sénateur en 1996. Après son échec aux municipales partielles de Saint Paul, en mars 1998, il devient, président de la Région face à Jean-Paul Virapoullé grâce aux quatre voix de Camille Sudre et ses élus, pas rancunier du tout.

Aussi, Paul Vergès de 1998 à 2004, puis de 2004 à 2010, veillera-t-il à le remercier par des indemnités, un beau bureau au 4è étage de la pyramide inversée, un soutien financier sans faille à Radio Freedom. En 2001, Paul Vergès est réélu sénateur. En 2003, avant les élections régionales de 2004, gagnée avec l’Alliance, Paul Vergès, en bon père de famille soucieux de népotisme, crée pour sa fille Françoise un poste de chargée de mission pour le fumeux projet en gestation de "Maison des Civilisations".

Quant au fils, Pierre, après avoir succédé en 1991 à son papa Paul, toujours aussi népotique, comme maire du Port, il est condamné, en 1997, après 1.300 jours de cavale pour l’affaire de "l’endiguement de la Rivière des Galets". Réélu à la Région en 2004, Paul Vergès, place son fils Pierre comme vice-président chargé des finances, et crée le poste de directrice de la Maison des Civilisations pour sa fille Françoise, Maison des Civilisations qui n’a jamais été reconnue d’utilité publique et qui n’a jamais existé, sauf sur les panneaux routiers de la région.

De 2004 à 2007, il est élu député européen. En 2010, il perd les élections législatives et la Région au profit de Didier Robert. Sa défaite met fin à son népotisme avec la suppression du poste de directrice de sa fille à l’inexistante "Maison des Civilisations"  et aux postes de son fils Pierre à la Région, à l’IRT et à la SR 21, qui récupère toutefois, après ballotage, un mandat de conseiller et de vice-président du Conseil général. En 2013, il est remercié de son poste de chargé de mission, emploi fictif, par le maire du Port.

En 2008, Paul Vergès tente par tous les moyens d’empêcher une militante de son parti, la députée Huguette Bello, de remporter la municipalité de Saint-Paul qu’il n’avait jamais pu conquérir. Invalidée suite à la plainte du perdant, cette élection sera refaite en 2009, et malgré l’hostilité de Paul Vergès, la députée-maire est reconduite avec un large succès. Ces constantes manipulations du PCR par le clan de Paul Vergès vont entraîner la constitution d’un nouveau parti politique, le arti Pour La Réunion, rassemblant toutes celles et ceux que le népotisme, la familiocratie et le clientélisme excèdent.

Le cas illustre et durable de népotisme de Paul Vergès est très loin d’être unique, à gauche comme à droite. Citons Jean-Paul Virapoullé et son fils, Jean Louis Lagourgue et son fils, Maurice Gironcel et sa fille, Roland Robert et son fils, Claude Hoarau et son fils …. Enfin, et pour illustrer la "familiocratie", le tout récent exemple d’Eric Fruteau qui place sa femme pour lui "garder au chaud" son siège de maire. Pourquoi n’imiterait-il pas Patrick Balkany, député-maire UMP de Levallois-Perret dont l’épouse Isabelle Balkany est le premier adjoint ?

Comment tous ces exemples flagrants de népotisme et de familiocratie seraient-ils possible sans un clientélisme forcené permis grâce à l’argent, d’où la nécessité de cumul des mandats et des indemnités, aussi et surtout grâce à l’usage de l’argent public que permet là encore le cumul des mandats électifs ?



Un adhérent du PLR  qui garde l’anonymat par lâcheté face aux risques encourus de représailles

Familiocratie et népotisme


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