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"La route du Littoral de 1,6 milliard d'euros, coûtera 30 % de plus"


Politique
Mercredi 13 Avril 2011

L'opposition régionale a dressé un bilan extrêmement négatif de la première année de la mandature de La Réunion en confiance : gestion à la petite semaine, saupoudrage, dysfonctionnement, clientélisme… Catherine Gaud et ses collègues de l'Alliance dénoncent des projets "mal ficelés financièrement".


Tir groupé. Catherine Gaud, Philippe Jean-Pierre, Michel Lagourgue, Marie-Aline Murin Hoarau, Béatrice Leperlier, Maya Césari et également Raymond Mollard ont passé en revue mardi, un an de gestion du président Didier Robert.

C'est Catherine Gaud qui a tiré la première. "Une gestion extrêmement clientélisme et à la petite semaine et une Région Réunion au service de Nicolas Sarkozy. Il y a aussi des dysfonctionnements comme en Commission permanente, les dossiers ne sont pas totalement instruits, ils sont parfois périmés. Souvent, on nous les remet deux ou trois jours avant son traitement".

La conseillère régionale de l'Alliance a aussi pointé du doigt le budget de l'IRT, "plus 50 % soit 6 millions d'euros. Il y a eu aussi le licenciement pour faute grave de deux employés ayant 28 ans et 23 ans d'ancienneté, et ce pour laisser la place à des proches".

"Il y a aussi les 270.000 euros accordés à une association tamponnaise. Elle devait participer à une manifestation à Adélaïde et un marché de Noël à l'extérieur. En fin d'année, la Région nous a appris que cette structure a renoncé à ces actions pour une opération à Bordeaux et à Strasbourg", a relaté Catherine Gaud.

Philippe Jean-Pierre  a été tout aussi cinglant en matière de développement économique (voir l'invité). Michel Lagourgue a suivi la même voie pour "critiquer une politique incohérente en terme de transport, et qui coûtera très chère au final. C'est le cas de la route du Littoral. Car passer de quatre à six voies, c'est 19 millions de m3 de béton supplémentaires. A la livraison, ce projet évalué au départ à 1,6 milliard d'euros, aura un surcoût de 30 %. Et ce sera aux frais des Réunionnais".

Michel Lagourgue affirme par ailleurs "la nécessité de mettre en cohérence cet axe à six voies, et la traversée de Saint-Denis. A ce jour, l'accord signé entre la Région Réunion et la mairie de Saint-Denis, ne porte que sur le financement des études du passage sous la Barachois. La Région Réunion doit aussi tenir compte de la barrière corallienne des Lataniers…"

Le conseiller régional de l'Alliance a évoqué ensuite le Trans éco express. “Lors de la campagne électorale des Régionales, Didier Robert devait acheter 2.000 bus. Ce projet s'est réduit depuis à l'aménagement de couloirs sur les routes nationales à destination des bus. La collectivité a dit son intention d'aider les AOT des EPCI à acquérir les transports en commun".

Le transport était la transition toute trouvée pour permettre à Maya Césari d'être à son tour tout feu tout flamme sur le développement durable et la politique énergétique. "La Réunion est passée de l'avant-garde à l'arrière-garde en matière d'autonomie énergétique que ce soit en biomasse, éolienne ou géothermie. En ce qui concerne l'énergie de la mer, l'expérimentation sera réalisée aux Antilles et non plus à La Réunion".

"Le gouvernement soutenu par Didier Robert a réduit les aides au développement du photovoltaïque. L'énergie solaire a une part importante dans la maîtrise de notre énergie". Maya Césari déplore également l'abandon du projet Ravenal en matière de TIC. "La Région a placé La Réunion dans une situation périlleuse en terme de liaison internet. Son seul lien filaire, c'est le Safe", a expliqué la conseillère régionale.

L'éducation était aussi à l'ordre du jour. Raymond Mollard a été lapidaire : "C'est une régression dans tous les domaines. Pas de lisibilité sur le Plan régional de formation, que devient l'AFPAR ? D'autre part, trois lycées dont un hôtelier, devraient être construits, un seul a été amorcé. Nous allons prendre un retard irréversible sur 2014 - 2015”.

Béatrice Leperlier, elle, a critiqué "l'absence de véritables critères dans la distribution des bourses aux étudiants. On est dans le curatif. Il y a aussi le fonctionnement des commissions Education et formation professionnelle, et Egalité des chances. Il y a une faible implication des conseillers régionaux de la majorité, le plus souvent ce sont les administratifs qui s'expriment. On fait quoi pour les jeunes ? Triste avenir…"

Aline Murin-Hoarau a conclu ce tir groupé par "l'absence d'un véritable projet culturel. La Région s'est contentée de saupoudrer, d'arroser et de dilapider l'argent public. Ainsi 240.000 euros ont été attribués pour le marché de musique de l'océan Indien, sans passer par un appel à candidatures…"

Jismy Ramoudou


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