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La lutte contre la misère : une démarche collective


Invité(e)
Vendredi 25 Octobre 2013

Le 17 octobre 1987, le père Joseph Wresinski invita cent mille personnes à se rassembler pour célébrer la première Journée Mondiale du refus de la misère sur le Parvis des droits de l'homme et des libertés, là où fut signée en 1948 la Déclaration universelle des droits de l'homme à Paris.


En 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré le 17 octobre « Journée Internationale pour l'élimination de la pauvreté ». Depuis chaque année, la Journée mondiale du refus de la misère est célébrée le 17 octobre.

Le Thème de cette année 2013 : "Ensemble vers un monde sans discrimination : en s'appuyant sur l'expérience et la connaissance des personnes dans la grande pauvreté" a été choisi de façon tout à fait inhabituelle, car pour la première fois, il a été pris en compte les contributions et les réactions que des militants et des personnes vivant dans l'extrême pauvreté ont adressées au Comité International du 17 octobre.

Pourquoi une Journée mondiale du refus de la misère ?

Pour faire entendre la voix des plus démunis habituellement réduits à leurs difficultés, voire même jugés responsables de leur situation.

Pouvoir leur donner la parole, sur les conditions indignes qu’ils vivent, sur leurs résistances quotidiennes, leurs aspirations. Car bien souvent, en situation de pauvreté, atteints dans leur dignité, ne se sentant pas respectées, souffrant de préjugés, ils sont considérées comme les invisibles, ceux que l'on n'entendent pas, ceux qui sont privés de droits.

Pour ne pas ignorer ou sous-estimer leur savoir et supposer à tort que ces personnes démunies en termes de bien-être matériel, de position sociale et de pouvoir politique manquent de connaissance ou capacité de réflexion qui pourrait être utile aux autres. Mais aussi, pour que leur droit à participer, leur sécurité personnelle, le respect auquel ils ont droit, soient aussi importants que la satisfaction de leurs besoins de base tels que la santé, l'éducation, l'eau, les installations sanitaires et le logement.

Cependant, reconnaître la dignité de chaque personne, demande un changement de regard et d'attitude de nous tous, c'est pourquoi nous citoyens, nous nous devons de nous interroger sur les engagements à prendre pour refuser la misère, en espérant toutefois qu'un jour nos politiciens réagirons face à ce que vivent, ces gens démunis de tout.
Le Père Joseph Wresinski avait écrit : " Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré ".

C'est pourquoi cette lutte contre la pauvreté passe par un meilleur respect des droits humains.

Aussi, retenons et rappelons nous que cette journée est un rassemblement pour la paix et la dignité humaine, que nous devons briser le silence sur l'extrême pauvreté, que nous devons reconnaître l'égale dignité de chacun et accepter de s’unir autour des plus pauvres. Que la misère est une violation des droits humains fondamentaux, mais qu'elle n’est pas fatale, et peut être combattue et vaincue comme l’ont été l’esclavage et l’apartheid.

Et n'oublions pas que le 17 octobre 1957, journée mondiale du refus de la misère, le Prix Nobel de littérature a été décerné à Albert Camus " pour son importante oeuvre littéraire qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant, les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes ". Prix Nobel qu'il dédia à son ancien instituteur Louis Germain pour qui il gardera une grande reconnaissance.

Albert Camus qui avait dit bien des années plus tard « J'avais honte de ma pauvreté et de ma famille (…) Auparavant, tout le monde était comme moi et la pauvreté me paraissait l'air même de ce monde. Au lycée, je connus la comparaison ».

Depuis, cela n'a pas beaucoup changé... En parler et agir, un nouveau souffle d'espoir.

De femmes PLR de La Possession


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