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La grève des dockers au Port : des méthodes d'un autre âge...


Édito
Dimanche 19 Mai 2013

On pourrait avoir quelques sympathies à la naftaline pour le mouvement de grève des dockers qui dure depuis une douzaine de jours au Port. Hélas, même cela nous est aujourd'hui impossible à ressentir. Opérant avec des méthodes d'un autre siècle, où les combats de luttes des classes étaient âpres, mais légitimes, ces luttes "sociales" ne sont aujourd'hui qu'opportunistes.


La grève des dockers au Port : des méthodes d'un autre âge...
Elles ne servent qu'à défendre irrationnellement les intérêts catégoriels d'une partie infinitésimale de travailleurs manuels, que sont les dockers. Ils ne sont pourtant pas, financièrement, les plus à plaindre en ces temps de disette économique et de crise pour l'économie locale.
        
La méthode est toujours la même, comme un rituel, tous les deux ou trois ans, il faut qu'ils paralysent toute l'économie de l'île. Ils s'approprient verbalement la sympathie des Réunionnais "dans leur grande majorité" prétendent-ils, sans en avoir vérifié la réalité, ni la véracité. Pour "défendre" les intérêts catégoriels d'une vingtaine des leurs et "dénoncer" des patrons "voleur", ils mettent l'économie réunionnaise en danger. Ils asphyxient le commerce et la distribution. Ils acculent des entreprises à la faillite et condamnent des centaines, peut être des milliers, de salariés prochainement au chômage.

Incapables d'agir avec distinction et mesure pour permettre à leurs revendications d'aboutir, ils procèdent « gros doigts », avec la bénédiction d'une CGTR et d'un Parti communiste réunionnais, trop heureux d'essayer d'exister, et qui se trahit en démontrant encore une fois encore, son incapacité à se réformer. L'on s'aperçoit ainsi que la vieille garde est toujours là, fidèle au(x) poste(s)...

Le pire dans tout cela est que la Préfecture, représentant de l'Etat, semble incapable de pouvoir mais aussi de vouloir mettre fin à ce conflit politique larvé. Car ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas seulement ici d'un problème social, c'est aussi, éminemment,  un problème politique ou plutôt "politisé". Ce peut être une manière pour la gauche (L'Etat et son représentant à la Réunion, le préfet), de faire passer un message "codé" de solidarité avant les élections municipales, aux fins de redorer une image sociale calamiteuse au niveau national. Entend-on d'ailleurs, à part le PCR, les autres partis de gauche s'exprimer ?...

Mots d'ordre aux piquets de grève d'une époque révolue, où à entendre les meneurs,  les patrons sont seuls responsables de la situation catastrophique que les Dockers créent. Ils ne remettent  aucunement en cause les prises d'otages permanentes - à l'instar du "coup d'Etat permanent" dénoncé à une époque par un certain François Mitterrand - qu'ils infligent aux Réunionnais, aux autres salariés, aux petits commerçants, à toutes les classes des travailleurs réunionnais.

Que dire également de ces revendications du moment, de « préférences régionales » ? Vilipendées autrefois par ces mêmes hommes politiques,  qui aujourd'hui en sont les mégaphones. Notre République est une et indivisible. Pourquoi ne pas, en ce cas, reconsidérer également la préférence nationale en France ou au sein de l'Europe? Cela tiendrait de la même logique.

L'on s'aperçoit, encore une fois, que les forces vives de la nation, de la Réunion, ceux qui créent de la richesse, donnent de l'emploi, paient des taxes, mais aussi la majorité des salariés qui travaillent, sont encore et toujours les dindons de la farce. On ne décemment cautionner un tel égoïsme de la part des dockers.

Tant que ces monopoles de déchargements existeront dans les Ports, il est a craindre de voir notre économie nationale et locale être prise constamment en otage. Non vraiment, à la Réunion, il ne fait pas bon de créer de l'emploi.

Franck Sanson



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