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Didier Robert éteint des incendies, mais que fera-t-il contre l'explosion prévue après le 31 décembre ?


Édito
Jeudi 23 Août 2012

Le protocole signé hier à la préfecture, a sans doute évité un mouvement de protestation et de colère, de plus à La Réunion. Si une fois encore Didier Robert, président de la Région Réunion, a montré sa capacité à trouver des solutions rapides, l'accord paraphé confirme aussi une réalité : privilégier des mesures éphémères, sorte de bombes à retardement, pour éviter un mouvement de colère.


Didier Robert éteint des incendies, mais que fera-t-il contre l'explosion prévue après le 31 décembre ?
Sans ironie aucune. Didier Robert a une qualité : il adore jouer au pompier. Mieux, quand il peut il prévient les incendies et l'embrasement des feux de contestation.

- Faut-il lui en vouloir d'utiliser l'argent des contribuables pour soutenir l'activité professionnelle des transporteurs et de certaines entreprises ? Non.

- Faut-il lui en vouloir de financer avec l'argent publique le baisse du carburant et de la bouteille de gaz ? Sans doute pas.

- Faut-il lui en vouloir de mettre à 3 à 4 millions d'euros supplémentaires pour permettre à de centaines d'emplois aidés de conserver leur travail et de continuer à se former ? Sur ce point précis, il faudrait être sans cœur pour critiquer sa décision.

Mais ! Car, il y a un "mais !". Cette stratégie politique à très court terme, trouvera vite ses limites. Et ce au lendemain du 31 décembre. Ce sera le cas avec la fin du gel du prix de la bouteille de gaz. Ce sera pareil pour un certain nombre des 2.500 emplois verts dont le contrat arrivera à terme au 31 décembre.

Si Michel Lalande, préfet de La Réunion, et Didier Robert, président de la Région Réunion ont bien écrit : "permettre le renouvellement des contrats aidés qui arrivent à échéance d’ici le 31 décembre de cette année, en recourant à tous les dispositifs disponibles", cette phrase implique aussi beaucoup de "si".

Le renouvellement se fera "en recourant à tous les dispositifs disponibles". Nous venons de le voir avec les contrats aidés lors de la rentrée scolaire, il n'y a plus de "dispositifs disponibles". L'Etat a déjà raclé les fonds de tiroir. Et quand bien même il existe encore des quotas d'emplois verts ou de contrats aidés, de quel moyen dispose un préfet sur le départ, pour dire qui sont les personnes prioritaires sur des dispositifs dont il ignore l'existence aujourd'hui.

Michel Lalande et Didier Robert veulent bien faire. Sans aucun doute. Mais, ce protocole signé hier, ressemble à une bombe à retardement. L'Etat n'augmentera pas les emplois verts, car il prépare les contrats d'avenir. Et, rien n'indique que tous ces "gardiens" de notre environnement embelli, seront tous éligibles aux emplois jeunes version François Hollande.

Ce constat est sans doute terrible pour un grand nombre d'emplois verts, mais il est lucide. Le document signé hier à la préfecture ne fait que retarder une échéance inéluctable. Au 31 décembre, un certain nombre d'emplois verts n'aura plus de travail et de revenu. C'est ça la réalité.

La réalité, affligeante soit-elle, c'est aussi la connivence de l'Etat et des collectivités dans la mauvaise gestion des emplois aidés depuis des décennies. Et la détresse d'une population prête à beaucoup de choses pour un travail et un minimum de dignité.

Question : pourquoi les quotas d'emplois aidés augmentent à chaque échéance électorale ? Pourquoi les collectivités délivrent plus de contrats aidés avant et après un scrutin ? Les gouvernements successifs et les responsables des collectivités, les uns après les autres, ont répété cette tradition qui enlève beaucoup de dignité à l'être humain. Surtout à ceux qui en profitent. Et à ceux qui ont érigé les contrats aidés en clientélisme électoral et en bulletin de vote.

Une fois encore, des responsables ont paré au plus pressé. A quel moment sera posé la question essentielle ? Comme pour les contrats aidés, nous sommes face à la même équation : comment gérer au mieux les emplois verts ? Comment réussir un déploiement et un partage équitables de ces dispositifs ? Comment éviter que la période pré-électorale et post-élection engloutisse le plus gros quota d'emplois aidés ?




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Les commentaires

1.Posté par TIEMBO LARGUEPAS le 23/08/2012 21:42
Heureusement que le Président actuel de la région a répondu à la détresse des Emplois aidés et a fait son boulot.
Pa contre, l'Etat lui au 1er Janvier, fera encore la sourde oreille.
Ne nous trompons pas de débat. Je rappelle qu'en Mai 2012, c'était les élections Présidentielles et que c'est Mr Hollande qui a été élu avec des promesses sur l'augmentation des emplois aidés, le gel des carburants, la lutte contre la vie chère.........
"Jamais vu çà ! 3 mois après, le bèzement, c'est maintenant. !!!!!!!!!!!!!!!



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