sak ifé nout jordu ék nout demin

De l’ombre vers la lumière...


Politiblog
Jeudi 10 Mai 2012

En 1723, l’esclavage est officiellement appliqué à Bourbon et va durer jusqu’en 1848. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants vivent cette tragédie, ces blessures profondes qui pèsent encore sur nos consciences et nos mémoires aujourd’hui.


 Ce passé continue à s’exprimer dans notre quotidien à travers les maux comme les inégalités extrêmes, le chômage, l'illettrisme, le racisme latent ou manifeste, les rapports sociaux marqués par la violence, les étouffements des personnalités.

Certes, avec Jacqueline Fareyrol et d'autres artistes notre île chante, danse. Nous offrons au monde un modèle de métissage culturel. Mais l’idéologie de la période esclavagiste reste bien présente dans les comportements économiques de la mondialisation.
 
Depuis 2001, le "10 mai" reconnait l’esclavage et la traite négrière comme un crime contre l’humanité.
Cette date doit rendre un digne hommage à tous les esclaves et aussi aux marrons qui se sont battus pour leur liberté.
Commémorer ne signifie pas remuer les cendres de ce passé douloureux.
C’est un acte symbolique dans la reconnaissance de ce crime contre l'humanité. Ce devoir de réparation confirme une égale dignité pour tous les êtres humains.

 


 Le temps de la reconnaissance de ce passé enfouie au fond de nous même est venu.

Honorer le souvenir de l’esclave est un devoir de mémoire.

Cette partie de notre histoire liée à l’esclavage ne doit plus être occultée dans les programmes scolaires. Les jeunes générations doivent connaître le drame vécu par leurs ancêtres.

La mémoire conditionne la santé d’un peuple.

Ce devoir de mémoire doit s'inscrire dans l'action politique, il instaure la lutte contre l’oubli.

Enfin, il est surtout moral, en éclairant la vérité, refusant le négationnisme historique.
En continuant à commémorer les abolitions, la République, libre, égale, fraternelle, s’adresse aux descendants d’esclaves.  La France républicaine par cet acte commémoratif, reconnait les conditions inhumaines dans lesquelles certains de nos ancêtres ont vécu.

On ne bâtit pas une société sur une amnésie historique.  "L'esclave de l'esclavage est celui qui ne veut pas savoir".

Cette commémoration nous permet de partager notre histoire. C'est aussi une  réparation pour essayer de construire une société plus juste.

En ce 10 mai 2012 ayons donc une pensée pour nos ancêtres et tous les opprimés des régimes totalitaires.

Stéles de Saint Paul: la route de l’esclavage entre Fort Dauphin, à Madagascar et Saint Paul.

Aline Murin Hoarau


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