
"Il existe, dans ce domaine, un abîme entre la situation qui prévaut dans l'Hexagone et de l'autre côté des océans. A La Réunion, la proportion de précaires est écrasante au sein de nos communes, qui comptent à peine 25% de fonctionnaires titulaires.
En Métropole, ce chiffre atteint les 85% ! On comprend le brouhaha qui a accueilli mon collègue Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, lorsqu'il a annoncé que sa commune ne comptait que 125 titulaires pour 560 précaires.
Plus qu'une inégalité, il y a là une injustice, dont, dans le contexte économique et social désastreux de La Réunion, les travailleurs sont les premières victimes. Ce contexte, c'est, on le sait, celui d'un chômage de masse, produit de la désindustrialisation du pays et du déclin de son économie agricole. C'est, la pauvreté, qui touche près d'un Réunionnais sur deux. C'est le manque de logements, et l'illettrisme.
Dans cette situation, les élus sont directement face à la souffrance de leur population. Devant le vide créé par le retrait de l'Etat, qui est pourtant garant des politiques de l'emploi, devant la persistance de déficits structurels, malgré l'effort de rattrapage entrepris depuis 30 ans, les élus sont en première ligne. « A portée de claques », comme dit une expression réunionnaise que l'on retrouve aux Antilles.
Le maire est, selon le président de l'association des maires de Guadeloupe, un « amortisseur de détresse ». Il est, dans chacune des communes de l'île, le premier employeur. On prend donc la mesure du moyen de pression politique que constitue la précarité. Trop souvent, les travailleurs communaux craignent pour leur emploi lorsque les échéances électorales approchent.
Trop souvent, on mobilise les électeurs en leur faisant miroiter, une fois la municipalité conquise, l'emploi occupé par ceux qui sont en place. Avec l'explosion du chômage, l'instabilité de l'emploi communal est devenu un cancer, qui ronge la vie démocratique réunionnaise.
Mettre fin à ce scandale constitue donc, selon moi une nécessité non seulement politique, mais aussi morale et civique. J'ai donc, en 2009, lancé une opération visant à la titularisation des personnels communaux, destinée à porter à 65% le pourcentage de titulaires au sein de la commune de Saint-Louis.
Je constate que de nombreux maires, et particulièrement en Guadeloupe, ont suivi le même chemin. Je suis alarmé de constater que les mêmes causes ont les mêmes effets. En Guadeloupe les maires qui ont titularisés voient désormais leurs communes sous contrôle de la Chambre régionale des comptes.
A Saint-Louis, la décision de titulariser un personnel trop longtemps victime des alternances politiques, est la seule cause de nos difficultés budgétaires. Nous savions que cette décision allait grever nos finances mais nous l'avons prise, car la misère et le clientélisme pèsent plus lourd encore.
C'est ce que j'ai dit aux maires de France, au Chef de l'Etat, et chacun a pu constater que mes propos faisaient consensus. Va-t-on sanctionner ceux qui s'engagent pour un traitement équitable des agents publics dans toute la République ?
Nous savons, à Saint-Louis, que l'équilibre sera rétabli, malgré la crise. Le déficit est en voie de résorption, quelles que soient les interprétation partisanes et polémiques que l'on entend ça et là. Aujourd'hui, c'est de temps dont nous avons besoin.
Au moment où je vais rendre public l'avis de la Chambre régionale des comptes et l'arrêté de règlement d'office du Préfet, il est nécessaire que la CRC entende la demande que je n'ai cessé de formuler depuis 2010 : nous avons besoin d'une année supplémentaire pour redresser la barre, et permettre au budget communal d'absorber une mesure qui n'est qu'un pas vers l'Egalité.
J'exige, aussi, que la question budgétaire ne serve plus de terrain à de basses manoeuvres politiciennes. Et en particulier, que la Chambre régionale des comptes se comporte avec loyauté. Une loyauté qui, par le passé, fut bien écornée par des fuites, rumeurs et maniements d'informations sensibles organisés dans des buts qui ne trompent personne".
En Métropole, ce chiffre atteint les 85% ! On comprend le brouhaha qui a accueilli mon collègue Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, lorsqu'il a annoncé que sa commune ne comptait que 125 titulaires pour 560 précaires.
Plus qu'une inégalité, il y a là une injustice, dont, dans le contexte économique et social désastreux de La Réunion, les travailleurs sont les premières victimes. Ce contexte, c'est, on le sait, celui d'un chômage de masse, produit de la désindustrialisation du pays et du déclin de son économie agricole. C'est, la pauvreté, qui touche près d'un Réunionnais sur deux. C'est le manque de logements, et l'illettrisme.
Dans cette situation, les élus sont directement face à la souffrance de leur population. Devant le vide créé par le retrait de l'Etat, qui est pourtant garant des politiques de l'emploi, devant la persistance de déficits structurels, malgré l'effort de rattrapage entrepris depuis 30 ans, les élus sont en première ligne. « A portée de claques », comme dit une expression réunionnaise que l'on retrouve aux Antilles.
Le maire est, selon le président de l'association des maires de Guadeloupe, un « amortisseur de détresse ». Il est, dans chacune des communes de l'île, le premier employeur. On prend donc la mesure du moyen de pression politique que constitue la précarité. Trop souvent, les travailleurs communaux craignent pour leur emploi lorsque les échéances électorales approchent.
Trop souvent, on mobilise les électeurs en leur faisant miroiter, une fois la municipalité conquise, l'emploi occupé par ceux qui sont en place. Avec l'explosion du chômage, l'instabilité de l'emploi communal est devenu un cancer, qui ronge la vie démocratique réunionnaise.
Mettre fin à ce scandale constitue donc, selon moi une nécessité non seulement politique, mais aussi morale et civique. J'ai donc, en 2009, lancé une opération visant à la titularisation des personnels communaux, destinée à porter à 65% le pourcentage de titulaires au sein de la commune de Saint-Louis.
Je constate que de nombreux maires, et particulièrement en Guadeloupe, ont suivi le même chemin. Je suis alarmé de constater que les mêmes causes ont les mêmes effets. En Guadeloupe les maires qui ont titularisés voient désormais leurs communes sous contrôle de la Chambre régionale des comptes.
A Saint-Louis, la décision de titulariser un personnel trop longtemps victime des alternances politiques, est la seule cause de nos difficultés budgétaires. Nous savions que cette décision allait grever nos finances mais nous l'avons prise, car la misère et le clientélisme pèsent plus lourd encore.
C'est ce que j'ai dit aux maires de France, au Chef de l'Etat, et chacun a pu constater que mes propos faisaient consensus. Va-t-on sanctionner ceux qui s'engagent pour un traitement équitable des agents publics dans toute la République ?
Nous savons, à Saint-Louis, que l'équilibre sera rétabli, malgré la crise. Le déficit est en voie de résorption, quelles que soient les interprétation partisanes et polémiques que l'on entend ça et là. Aujourd'hui, c'est de temps dont nous avons besoin.
Au moment où je vais rendre public l'avis de la Chambre régionale des comptes et l'arrêté de règlement d'office du Préfet, il est nécessaire que la CRC entende la demande que je n'ai cessé de formuler depuis 2010 : nous avons besoin d'une année supplémentaire pour redresser la barre, et permettre au budget communal d'absorber une mesure qui n'est qu'un pas vers l'Egalité.
J'exige, aussi, que la question budgétaire ne serve plus de terrain à de basses manoeuvres politiciennes. Et en particulier, que la Chambre régionale des comptes se comporte avec loyauté. Une loyauté qui, par le passé, fut bien écornée par des fuites, rumeurs et maniements d'informations sensibles organisés dans des buts qui ne trompent personne".