"Ils rêvent à un destin qui les réconcilie
Avec leurs nostalgies des Indes et de l'Afrique
Avec leur héritage de France et de Navarre
Au large de Maurice et de Madagascar
Sous le dard du Scorpion sous la garde d'Orion
Ils font la Créolie
Ils sont La Réunion."
Michel Levallois


Bâtiment historique à l'abandon sur la place de la Mairie de Saint-Leu - Sophie Rotbard
Bâtiment historique à l'abandon sur la place de la Mairie de Saint-Leu - Sophie Rotbard
Notre culture mérite et doit rester vivante. Elle doit s'exprimer dans la rue, les quartiers à travers les spectacles, les représentations théâtrales.
Je ne suis pas contre ces moyens d'expression culturelle. Au contraire, il faut les encourager fortement.
Mais que reste -t-il quand les rideaux des spectacles de Sakifo, des kabar(s) , des concerts sont baissés, les projecteurs éteints?
Comment les élèves, les jeunes, le Réunionnais, le touriste, les chercheurs, les étudiants mémorisent toutes ces épopées historiques qui ont marqué notre histoire?
Comment connaître l'histoire du maloya? Du séga?
Quelle est la signification historique des noms que portent nos trois cirques qui illustrent nos montagnes?
Qui sont les marrons qui ont dit non à l'esclavage?
Quelle signification historique a la date du 20 décembre?
Au delà de la fête kaf, quels sont les combats, les luttes qui ont rendu cette date fériée?
Quel rôle a eu la langue créole dans la construction de l'identité réunionnaise?
Où pouvons nous voir les pratiques religieuses, les rites, les costumes, la culture populaire rurale?

W. Zitte
W. Zitte
- Les questions sont nombreuses ???????, de part la richesse de notre histoire, notre patrimoine matériel et immatériel. 

Notre histoire métissée qui représente la vitrine de l'humanité de l'Océan Indien, voire du monde mérite d'être connue, racontée, illustrée honorée, valorisée. C'est un modèle du savoir «  vivre ensemble » avec comme force la diversité devenue aujourd’hui unité réunionnaise. 
Notre histoire est restée trop, contrôlée voire rangée dans le placard du colonialiste esclavagiste. Il y a eu une forte volonté de la part de nombreux administrateurs coloniaux de vouloir cacher notre histoire. De nombreux objets, documents liés à notre histoire «passionnante et douloureuse» ont été volontairement détruits. 

Il serait grand temps d'ouvrir toutes les vannes de notre culture réunionnaise pour que chaque Réunionnais puisse s'imprégner de son histoire et connaître ses racines, ses ancêtres. 
Aucun arbre ne peut survivre sans ses racines. 
La mémoire signe la santé d'un peuple tout en contribuant à panser les nombreux maux liés à notre passé « douloureux ».La mémoire est un repère. C est aussi un géant qui nous porte sur ses épaules pour que les générations puissent voir les nouveaux horizons. 


Ainsi à l'heure « de la musée-mania » évoquée récemment dans la presse locale, les discours autour de la question de la reconnaissance de l'autre dans la différence montre la considération que nous voulons accorder à la mémoire collective. 
Derrière les préoccupations habituelles de sauvegarde des patrimoines, se manifeste de plus en plus le besoin d'investir les mémoires collectives. 
Les monuments ne suffisent pas à la reconnaissance, de la mémoire, il faut hommes, des visages, des dates des mots, des gestes. 



W. Zitte
W. Zitte
Et il devient urgent d'agir face à la mondialisation de préserver notre capacité de transmission. 
Musées industriels, musées des civilisations, musées d'art ou de traditions, cet instrument de la sauvegarde et de la préservation du patrimoine dans son ensemble jouera ce rôle didactique de rencontre et de faire voir. 
Voir pour comprendre, voir pour apprendre et s'ouvrir sur l'autrui et sur le monde. 
Cette rencontre avec l'autre peut se faire dans un musée. 

Aujourd'hui, la diversité des cultures est partout présente dans le débat public. Si l'on souhaite sortir de la seule matrice culturelle occidentale des constructions sociales qui sont les nôtres, il faudrait une structure muséale pour valoriser et préserver la diversité de notre culture. 
Ce musée serait un acteur social et chacun pourra découvrir la culture de l'autre à travers de nombreux supports. 

Un musée qui relate notre histoire, l'histoire du peuple réunionnais, un musée qui porte la voix de toutes ces civilisations qui s'ouvrent sur la voie de la construction de notre identité, de l'homme réunionnais. 
La connaissance de notre « péi » permettra à tous les visiteurs du musée de comprendre l’espace dans lequel il vit ; et dans la mesure où il a compris, il adoptera ainsi une vraie démarche citoyenne qui participe à l’aménagement de son territoire. 


Aline Murin Hoarau


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Commentaires

1.Posté par Piment Martin le 14/06/2011 04:22
Dann mon kartyé, pa po fé lo fyon
Néna i koz si moin an kouyon
Mon pat atér, mon savat dé doi
Zot i pran a moin pou in fatra

Ou lé sir moin, mi anvaz pa personn
Mi vann mon bazar chouchou zariko jonn

Soman do moune i inm pa poukoué
Wi rant pa dann zot trin oté…
Nonva do moune i inm pa poukoué
Wi rant pa dan zot trin oté…

Tout domoune i bat la lang la
Park bann parlpa
Zot i ginye pa

(Danyèl Waro / Georges Brassens)


Notre culture est vivante, elle s'exprime "dans le chemin", dans la rue et pour les élites dans les représentations théâtrales ou en spectacle…
Il faut encourager toutes les formes d'expression culturelle. Ceux qui ont décidé de gérer la chose publique, ne doivent pas s'arrêter à ce constat, mais doivent déployer tout les moyens nécessaires à l'enrichissement, au développement de cette culture qui est l'architecture de notre évolution…

Nous avons un exemple même de l'anti-construction de l'être Réunionnais : le Sakifo. Un moment de consommation de "pièces culturelles" n'ayant ni queue ni tête dans son assemblage. Regardez l'affiche de cet manifestation… Tout est bon pour demain venir parader à la télé et déclamer que le bilan est bon et que les bénéfices de l'année prochaine seront sûrement meilleurs !

Les assemblées aident-elles à la réalisation de ce genre de manifestation ?
Si oui c'est à dire qu'avec l'argent des impôts, des taxes sur le carburant du peuple de La Réunion, on aide une équipe d'affairistes à plumer un peu plus le Réunionnais en lui faisant croire que ça c'est SAKIFO !… Et on lui offre un "risofé dann barkét" pour lui rappeler d'où il vient et que son futur est forcément devant le camion-bar…

Autre éruption culturelle inutile autant que déplacée, il y a une semaine de cela, la députée élue avec une seule voix (mon île) pas celle qui est élue avec les voix de crécelles, a invité tout le gratin à son show au TÉAT… C'est vrai que c'est peut-être moins coûteux de le faire à St-Denis plutôt que de le faire en Inde…

Mettre l'histoire du maloya et du séga dans un beau musée tout neuf ou d'occasion, mais rénové à très grands frais ne fera pas évoluer beaucoup cet état de fait. On ne pourra pas obliger tout ceux qui pensent que cela est futile de changer d'avis, pour un avis difficile à expliquer…

C'est dans les canaux de l'éducation que ça doit passer !
Nous avons les structures, familles, écoles, médias, cercles… Mais nous n'avons pas beaucoup de passeurs, de gens capable de et formé à la pédagogie nécessaire à ce chantier…

Nous n'avons pas hélas de direction politique capable de mettre en route ce chantier de la reconnaissance de l'Homme Réunionnais…

Au contraire de cela nous voyons apparaître comme seule rempart à la domination et l'impérialisme actif, une équipe de crieuses amères, qui n'a qu'un seul but récupérer les mécontents pour s'installer dans la place et faire son beurre sur le dos des plus faibles et des démunis… Nous avons des exemples qui sévissent encore aujourd'hui… Toute action politique portant en elle la division de notre peuple, ici les femmes contre les hommes… Toutes les formes réfléchies d'exclusion doivent être combattues avec la plus grand mépris pour celle qui diligente cela…

La Tunisie nous a montré que l'Homme est capable d'évolution… Et qu'il ne doit son salut qu'à son action personnelle et collective…

Aujourd'hui il y a des employés municipaux qui vont tenter de se mettre en grève dans une commune de l'Ouest, comment s'organise la riposte de ceux qui les gouvernent ? La dernière manifestation de ces Réunionnais était pacifique et démocratique…
Comment les médias alimentaires traiteront-ils ce fait social ?

Dès qu'un musée ou un PARC est créé, il faut tout de suite se demander à qui profite le crime !

2.Posté par lechinois3000 le 09/07/2011 15:29
J'aime beaucoup W. ZITTE , j'ai la chance d'avoir 2 toiles de cet artiste et elle font souvent l'admiration des amis et visiteurs que je reçois chez moi à la Réunion ou en Asie ou j'habite.

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