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Le jour du "saigneur" ?


Rédigé le Vendredi 7 Décembre 2012 à 19:30 | Lu 1067 fois | 0 commentaire(s)


Dans tous mes petits carnets, je conserve quelques notes sur mes activités du week-end. Et je lis que souvent je "taffais". Taffais ? Du verbe taffer, sûrement pour le dictionnaire des verbes qui manquent, mais il existe déjà. C'est de l'argot. Je l'entends tous les jours, au "taff".

Bon, je taffais et j'ai taffé souvent le week-end. Tiens donc, les français apprennent que l'on peut travailler jour du seigneur ? Et pourtant combien travaille, samedi et dimanche, sans pouvoir broncher ?


Petit déjà, je connaissais Monsieur Maurice, un mauricien qui tenait sa boutique boulevard du lycée au Tampon. Même le dimanche, la mater m'envoyait chercher la petite "komision". Je connais moult agriculteurs, mes oncles comme tant d'autres, qui travaillent lundi comme dimanche, sans même prononcer le mot vacances. Allez, comme on parle de vacances. Fini l'envol le dimanche pour vous cailler les miches à Courchevel. La Terre prend une bouffée d'air pure. Plus d'avion le dimanche. Gillot clos. Qui bosse à Roland Garros ? ça intéresse qui ? Je connais une responsable logistique, qui oeuvre dans l'armement aérien civil à Toulouse Blagnac. Elle consacre deux dimanches par mois à son entreprise, (certains mois, jamais deux sans trois). Pendant ses vacances à "Miami", elle garde un oeil sur ses mails pro. Question de sous ?  De bon sens professionnel alors ? On travaille le dimanche et même pendant les vacances tout compte fait, parce que c'est la crise ? et que notre poste, on se le garde bien au chaud ? Depuis longtemps, dans plusieurs entreprises de l'Hexagone ou de l'Outre-Mer, c'est tout simplement une question de planning, incontournable parce que prévu dans le contrat. horaires décalés ? Les trois 8, l'entreprise tourne presque à l'infini ? C'est inscrit dans la normalité du travail.

Qui d'autres ? Pompier, médecin, sage-femme. Non, non, on ne tombe pas malade le week-end. Dimanche, on prie pour que les malades trouvent le voie de la guérison. Et - vous le savez maintenant - on ne mange pas dehors le week-end. C'est connu, c'est le moment où tous les restaurateurs, tous les serveurs "grassematinent". Tenez ! Vous serez contents, le Roland Garros ne sert plus de café le dimanche matin. Il est fermé.

Le week-end, la vie continue. Je peux bien travailler un dimanche. Qui ne le conçoit pas ? La question ne se pose pas. Je ne suis pas Témoin de je ne sais quoi encore, qui travaille pour le saigneur, sans demander son "Pourquoi". Le dimanche, certains travaillent, et ils sont payés pour. Payés double souvent, mais certaines conventions collectives ne le prévoient pas. Grande et petite restaurations, par exemple. Les salariés du secteur perçoivent comme s'ils travaillaient un mardi. Le week-end, ils travaillent. On ne le savait pas ?

Il ne s'agit pas seulement de débattre du travail sur ces deux pauvres jours de salaire. Ces jours là, On ne parle pas de salaire. C'est davantage une question de religion. Et priez pour les désavoués de la religion de l'argent.

Ah ! il faut sûrement revoir les salaires, et pour chaque jour de la semaine. Causons plutôt salaire. Que le prix de notre force de travail soit revu !

La  paie du lundi (faut bien nous motiver pour commencer la semaine. Et au vu de cette crise qui a bon dos, motivez-nous).
Et réviser le cachet du mardi aussi (faudrait pas que l'on se relâche sur les acquis de lundi).
Viens donc l'épineux dossier du traitement du mercredi (faut faire garder les enfants toute une journée, et ça coûte bonbon).
Et le gain du jeudi noir ? (voiture en rade sur le bord d'un canal. qui paie ? le patron ? )
Zest de bonté patronale. VOUS ne sauriez dire non. Vendredi. Journée pleine comptée pour 4 heures de travail. Le reste du temps sera un moment convivial pour souder l'équipe. Karting, sports collectifs, et un ring pour se défouler sur la direction).

Et comme je n'ai pas DE religion, si on me paie respectablement les cinq premiers jours de la BONNE semaine, je veux bien "vendre" là un samedi, un autre jour dimanche, ou un soir une HEURE en plus.  Mais que l'on ne touche quand même pas à mon temps de repos règlementaire. 8 jours de pause me vont bien chaque mois.

"Si on y touche, aboule le fric en double ! Et y a plus d'débat patron ".

 ------- question de vocabulaire --------

Abouler : donner, apporter. (trouvé facilement dans le Dictionnaire de l'argot français et de ses origines, Larousse, octobre 1999)

Grassematiner : Profiter de la matinée pour flâner au lit (Verbe à rêver dans le dictionnaire des verbes qui manquent, édité par les éditions du même nom, pour ne pas dire éponymes).

Commissions : courses. (VOUS LE SAVIEZ)

Pourquoi :
salaire (du créole réunionnais, selon le Grand Lexique de Rémy Nativel, 1974)

Taff : travail, selon le même dictionnaire de l'argot français et de ses origines. Mais faites attention à toute la subtilité du mot "Taf" ou "Taff".

Non, "ne taffez pas". N'ayez pas peur. Je ne parle pas de la signifiance "zamalesque" du mot "taff". La dépénalisation du cannabis fera prochainement l'objet d'un pli garanti JOB bio. je ne taffe pas dans ce domaine.

Mais le saviez-vous ? L'étymologie du mot "taff" tapinait depuis belle lurette dans le champ sémantique de la prostitution. "faire le taf" : racoler (entretien et période d'essai? CDD ? Contrat d'avenir ? le C.P.G, le contrat promesse garanti). Si c'est concluant et quand en plus on s'y plait vraiment, on dira qu'on a pris son taf. "prendre son taf" : jouir, prendre son pied (CD2i, CDI ?). Mais, tant qu'à me trouer le c.. pour le gagne-pain, faudra y mettre le taff. Le "taff", c'est avant tout une question de prix.




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