La disparition des idéologies de masse (communisme, nazisme, capitalisme, socialisme...) est inéluctable car il n’y aura bientôt plus de Peuples à régir. LePeuple, c’était une assemblée de citoyens misérables et craintifs, usés et abrutis par le travail, peu instruits et peu informés, hanté par les épidémies la faim et les guerres continuelles.
Ce Peuple fonctionnait à l’unisson, sur le mode du troupeau, c’était un magma solidaire et uniforme, dans l’attente d’un prêt à penser qui lui était fourni par les grandes croyances politiques. Ce Peuple avait besoin d’une avant-garde, d’une élite éclairée, d’un guide pour le conduire, raisonner et agir en son nom.
Le Peuple, cette masse qui ne demande qu’à être conduite, c’est fini. Le concept de multitude, par opposition, à celui de «peuple», est un outil décisif si l’on veut réfléchir utilement à la transformation de la société telle qu’elle est devenue.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 10:45 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
Aujourd’hui le développement du niveau de vie, de la formation, de
l’information et la fin du cycle des guerres a produit des citoyens de
plus en plus indépendants les uns des autres : la Multitude. La Multitude
est par nature insaisissable et indomptable comme le sont la terre, la mer et le vent, c’est la foule intelligente, une assemblée de penseurs libres et autonomes, qui organise des stratégies de fuite face aux contraintes non désirées (zapping, dérobade, inertie...) Peuple désagrégé, elle est ingouvernable au sens classique du terme, car elle aspire à se gouverner elle-même.
La multitude ne converge pas vers l’unité politique, elle est réfractaire à l’obéissance, ne conclut pas de pactes durables, ne transfère jamais ses propres droits au souverain. On ne peut pas gérer la multitude, la foule intelligente sur le mode du peuple troupeau. On assiste ainsi à la dissolution et à la disqualification des formes d’organisation sociales traditionnelles. Si la société actuelle peut apparaître comme plus fragmentée et individualiste c’est parce que l’individu moderne échappe de plus en plus à ses déterminations qu’elles soient familiales, religieuses, historiques... Le citoyen s’est emparé de son existence pour accéder à sa liberté, à sa vérité.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 10:44 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
En choisissant de désigner quelqu’un pour parler à notre place, pour nous représenter, nous nous excluons nous même du débat. Le droit de vote qui est l’expression d’une volonté politique est en même temps un acte de renonciation de cette volonté puisque le peuple la délègue à un candidat.
Pour la multitude, voter c’est renoncer. Le suffrage universel synonyme de progrès, il y a un siècle, est vécu par les citoyens éduqués d’aujourd’hui comme une aliénation.
La delegation totale de pouvoir par le vote est devenue inacceptable.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 10:38 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
Dans le passé, chacun avait une place bien précise, avec ses corollaires, le respect de l’autorité et de la hiérarchie. Les organisations étaient pyramidales.
La démocratie représentative n’a fait que substituer à des responsables nommés, des individus élus sans changer fondamentalement le fonctionnement des structures organisationnelles.
Ainsi, toutes les organisations sociales que nous connaissons reposent toutes sur le principe pyramidal s’appuyant sur des corps constitués (partis politiques, syndicats...) Ils sont tous devenus inopérants, indésirables.
On y offre un « prêt-à-penser » dont les gens ne veulent plus, on y continue mécaniquement à leur demander d’élire des responsables alors que de moins en moins de gens acceptent qu’on parle pour eux.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 10:38 - www.autonomie88.eu | Commentaires (1)
La persistance des anciens modes opératoires donne au citoyen le sentiment d’être invisible alors que lui, exige désormais, la reconnaissance. Il se réclame libre et autonome. 
 
A l’instar d’un village fantôme, les structures de la démocratie traditionnelle existent encore, mais la vie les a désertées. Peu à peu, la vie publique s’est ainsi endormie, éloignant de plus en plus les gens du contrôle et de la régulation de nos sociétés. 
 
La pensée unique pose la forme actuelle de la démocratie comme un horizon indépassable. C’est cette fossilisation qui est à l’origine de la crise de notre système.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 10:37 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
Mais la vie est toujours la plus forte et le citoyen qui a fui les organisations traditionnelles continue à vivre avec et au milieu des autres. Il appartient de fait à toutes sortes de réseaux : à une famille, un mouvement sportif, un voisinage, une religion, un groupe d’internautes...
Ces appartenances se croisent, se superposent, s’entremêlent interagissent et fonctionnent comme des univers parallèles où chacun évolue à sa convenance. Tous nous conjuguons ainsi de multiples dépendances, mais désormais, elles sont choisies, assumées et librement consenties.
Un temps, on a cru que pour exister il fallait posséder, les choses ou les êtres, mais c’était une impasse. Hier il fallait « avoir », demain il faudra « appartenir ». La plupart des appartenances fonctionnent sur le mode affinitaire qui suppose le consentement, la réciprocité, la confiance, la complicité. La primauté accordée au lien amical implique des concessions et la recherche du consensus. Par opposition aux structures sociales traditionnelles, rigides, statiques, centralisées, inflexibles...les réseaux affinitaires se transforment sans cesse, s’adaptent, évoluent.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 10:36 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
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