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VIOLENCES FAITES AUX FEMMES


Politique
Jeudi 14 Avril 2016

Un nouveau fait-divers, l’assassinat d’une femme à Bras-Panon, un de plus malheureusement, se propage à travers les médias. Quelle grande indignation collective et individuelle ! Que de souffrances pour les familles (des victimes, des impardonnables assassins aussi). Que de réactions aussi, tant humaines qu’associatives. Que de simples constats surtout et avant tout. Mais au-delà des émotions, des expressions et des incompréhensions, quelles actions significatives ?


Je ne voudrais incriminer personne en ces moments difficiles. Mais que fait-on au tout début de la spirale infernale de la violence au sein des couples dans lesquels elle s’est installée petit à petit et depuis longtemps ? 

Force est de constater que le modèle juridique de notre pays n’est pas/plus adapté au monde actuel (peut-être depuis très longtemps d’ailleurs). Quand une femme violentée (en supportant, sans rien laisser paraître) ose enfin se présenter devant les représentants des forces de l’ordre, les garants de la sécurité individuelle, elles sont souvent éconduites et les plaintes ne sont pas enregistrées. Et, elles retournent vers leur enfer. Il n’y a pas, en droit français, de poursuites s’il n’y a pas de sang versé.

Et quand la plainte est enregistrée, bien souvent trop tard, quelle réaction ? Une visite à domicile ? Un rappel à la Loi ? Quelle protection civile et judiciaire est-elle apportée à la situation dangereuse et mortelle ? Notre pays de droit n’offre aucune garantie. La mort survenue, les mots fleurissent, venant de tous les horizons, des hommes politiques surtout. C’est bien connu, ils sont les chantres du « y a qu’à, il faut que… ».

Ensuite, le silence s’installe, le temps efface l’évènement et chacun repart vers une sorte de banalisation tranquille. Il est temps de laisser les mots de côté et de passer aux actes. Ma question est simple : quels sont les leviers générateurs d’actions et de solutions pour ces femmes ou hommes violenté(e)s quotidiennement ? 

En premier lieu, la famille, si elle est au courant d’un fait grave, est le premier  rempart contre l’agresseur. Elle doit aider et porter assistance à la victime. Et aussi interpeler les autorités locales. Et après ?

Le maire est l’autorité directe sur le territoire communal. Et, comme il connaît tout le monde (surtout en période d’élection), il ne peut ignorer les situations problématiques. Il dispose d’un moyen pour cela : le CCAS qui, s’il fonctionne normalement, peut tout lui rapporter sans discrimination politique. Il doit prendre, en accord avec la personne, les mesures qui s’imposent, y compris l’éloignement et le relogement. L’association des maires peut être un outil efficace et facilement mobilisable pour y apporter une solution. 
Les Assistantes de Service Social doivent déployer encore plus d’efforts, parce qu’elles connaissent bien leurs secteurs d’intervention, pour mieux appréhender ces situations explosives et, sans se retrancher derrière le secret professionnel, alerter immédiatement les autorités (maire, police ou gendarmerie, procureur, juge aux affaires familiales..).

Le Procureur, dès qu’il est saisi d’une telle affaire, doit faire au plus vite pour assurer la protection de la victime.
Enfin, le Conseil Départemental doit œuvrer davantage encore en faveur des victimes : aide financière urgente (la plupart du temps, les femmes sont dépendantes financièrement). Il doit aussi assurer une mission de service public : la construction de logements dédiés et prioritaires.

Toutes les pistes sont à explorer.
Arrêtons de fermer les yeux.
Est-ce trop demander ?

E. BOYER



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