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Quel est le poids réel des partis politiques aujourd'hui à La Réunion ?


Politique
Mardi 15 Novembre 2011

La réponse aura une incidence sur le résultat des prochaines Législatives, mais elle ne sera pas pour autant déterminante. Le constat est cinglant. Les partis politiques ont perdu de leur crédibilité et de leur légitimité. Le parti, ce n'est plus un groupe qui proteste et revendique, et un outil solidaire pour la lutte, les projets, l'espoir et le rêve. Le parti, ce n'est plus au fil du temps qu'un individu emblématique…


Quel est le poids réel des partis politiques aujourd'hui à La Réunion ?
Quel est le parti qui est dans une forme ascendante et ce depuis plus d'une décennie. C'est sans aucun doute le parti de l'abstention. Le pourcentage de ses adhérents augmente à chaque échéance électorale. A contrario, les autres partis politiques observent l'effet inverse. Plusieurs raisons expliquent cette déliquescence de la politique.

La première est sans conteste, l'image même d'un certains nombres de nos politiques les plus en vue, populaires ou médiatiques. Il y a d'une part la multiplication des affaires judiciaires : détournement de fonds, abus de biens sociaux, favoritisme, corruption…

A ce jour, la liste d'élus ou de réélus condamnés à une de ces effractions, est impressionnante. Et combien sont toujours en fonction… avec le vote et la bénédiction des électeurs. A cela s'ajoute deux des maux de ce siècle : l'héritage familial et la "familiocratie". A La Réunion, la plupart des partis politiques traditionnels, est concernée.

Cette gestion "patrimoniale" de collectivité, provoque des conflits au sein des familles politiques. L'ambiance au sein même des groupes, s'en ressent entre les "héritiers" et les "bannis". Les militants et les partisans, souvent corvéables à souhait, finissent par se lasser, se décourager et être dégoûtés.

“C'est quand il y a des élections qu'ils viennent nous chercher, pour le porte à porte ou coller des affiches, mais quand ils ont gagné, ils font la fête entre eux, en famille et se partagent le gâteau. Maintenant, s'ils veulent nos services, il faut qu'ils nous payent", expliquent plusieurs militants. "Même, les militants qui sont employés à la mairie, nous demandent des contreparties financières ou en nature, pour leur participation aux campagnes électorales", corrobore un maire de l'Est.

La deuxième raison au rejet de la politique, c'est le tiraillement permanent entre les représentants d'une même famille. La quasi-totalité des partis politiques, est secouée par des tensions internes. En 2008, la Droite a explosé aux Municipales et aux Cantonales. En 2010, la Gauche divisée a perdu la Région. En 2011, les Verts - pas si nombreux que ça pourtant - sont tombés dans la prétention. Et parfois, le ridicule.

La troisième démotivation est les fameux "zembrocal" pays. Il a été servi aux Réunionnais à toutes les sauces. Certains ont même inventé des ingrédients nouveaux pour y parvenir. Reste que le maître-queux, indiscutablement le meilleur dans cette cuisine indigeste, c'est Paul Vergès. Et, il a (ou avait) la manière de présenter son "chef d'œuvre".

Quand, c'est lui qui le faisait, ça s'appelait "l'Alliance pour La Réunion", quand c'est les autres, c'était une "union contre nature". Sa dernière trouvaille (liste Alliance/"Modéré", Paul Vergès l'a présentée aux Sénatoriales de septembre. Même des élus communistes n'ont n'en pas voulu. Remarquer à force de réchauffer…

La quatrième, c'est le travail effectif des élus et les résultats que peuvent en voir les électeurs. La seule route du Littoral suffit à expliquer ce constat. Aucun parti politique n'a mené à terme le projet d'une nouvelle route du Littoral sécurisée. Et cela fait plus de trente ans que les Réunionnais subissent les embouteillages, perdent du temps et de l'argent, certains leur vie, sur cet axe devenu depuis une quinzaine d'années, un véritable enjeu politique…

Le cumul des mandats, le cumul des indemnités et avantages en nature, le train de vie de certains élu(e)s… expliquent également la mauvaise image des politiques et par ricochet des partis politiques. Et puis, c'est une certitude aujourd'hui, l'appareil municipal, départemental ou régional, est bien plus efficace que celui d'un parti politique.

Au PCR et/ou à l'Alliance, Paul Vergès qui a souvent dénoncé le système des partis, s'en rend compte un peu plus chaque jour, surtout depuis les Sénatoriales…




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Les commentaires

1.Posté par lotus le 16/11/2011 06:52
C'est bien pour cela que des mouvements se sont créés, n'adhérant pas aux pratiques dépassées des partis et proposant de faire la politique autrement, notamment de former et lancer de nouvelles compétences sur l'échiquier politique. Et on sait qu'il y en a des dynamiques prometteuses dans ces mouvements, mais qu'attend-on pour miser sur leur engagement, en particulier pour 2012 et 2014 ? C'est maintenant qu'il faut s'appuyer sur les solides composantes pour relever les défis de la Réunion !!! c'est maintenant qu'il faut valoriser concrètement les composantes des unions, pour leur donner du sens et maintenir la confiance...

2.Posté par Michel Gangaye (Front National) le 16/11/2011 13:45
Je suis militant du Front National, je peux vous dire que les gens dans les quartiers populaires sont vraiment fatigués avec cette classe politique. Les gens ne croient plus aux élus, trop de langue de bois, promesses à gogos en période électorale. Le petit peuple est devenu esclave des élus UMP, PS et PCR. Il est temps de se réveiller.

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