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"Prix Pinocchio : les cancres du développement durable"


Politique
Samedi 17 Novembre 2012

C'est une récompense dont les entreprises se passeraient bien. Chaque année, les Amis de la Terre décernent les Prix Pinocchio, bonnets d'âne du développement durable.


"Prix Pinocchio : les cancres du développement durable"
Dans la catégorie "Plus vert que vert", le greenwashing, Lesieur l’emporte pour avoir envoyé 20 tonnes d'huile à Djibouti le 01/09/2011, dans le cadre du Programme alimentaire mondial. Or Lesieur est filiale du groupe Sofiprotéol, l'un des producteurs et promoteurs d'agro carburants, une industrie concurrençant les cultures vivrières et contribuant à la hausse mondiale des prix alimentaires tout en aggravant la déforestation tropicale.

Dans la catégorie "Une pour tous, tous pour moi" sur la surexploitation des ressources naturelles, Le groupe Bolloré a obtenu en 2010 un permis pour la recherche de lithium en Argentine, dans une région où vivent 33 communautés indigènes.

Ces populations se sont mobilisées : une plainte a été déposée devant la Cour Suprême d'Argentine à l'encontre des autorités locales et auprès du Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Ce dernier pointe, en juillet 2012, les impacts socio environnementaux de l'exploitation du lithium dans la région de Salinas Grandes.

Areva gagne le prix "Mains sales, poches pleines", pour avoir nié sa responsabilité dans la dégradation des conditions de vie des populations proches des mines d'uranium en Afrique, pour avoir refusé de reconnaître son implication dans le décès de l'un de ses ex-salariés, Serge Venel, mort d'un cancer du poumon en 2009 à l'âge de 59 ans, après avoir travaillé de 1978 à 1985 dans les mines au nord-ouest du Niger.

En mai dernier, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Melun condamne Areva, jugeant "une faute inexcusable" en tant que "co-employeur". Quand on pense que les autorités françaises clamaient le nucléaire idéal au prétexte de l’indépendance énergétique… mais quelle indépendance si nous dépendons du Niger pour l’uranium ! De plus les 58 réacteurs français produisent 1150 tonnes annuelles de déchets radioactifs. Voilà ce qu’est la puissance de l’industrie énergétique française, où les centrales nucléaires n’ont rien trouvé de mieux que d’enfouir les déchets qu’elles produisent et qui s’accumulent encore et encore (1300 m3 par an).

Un Pinocchio d'honneur a été remis à Vinci, avec les autorités françaises et russes. Vinci est pointé pour 2 projets : l'aéroport Notre Dame des Landes (Loire-Atlantique) et l’autoroute qui doit relier Moscou à Saint-Pétersbourg, à travers la forêt de Khimki, réservoir de biodiversité.

Ainsi, les prix Pinocchio mettent l’accent sur le décalage entre le discours et la réalité. Les engagements de ces entreprises ont montré leur inefficacité, et ne servent que leur image, au prix d’un lourd impact environnemental. Un cadre juridique international plus strict doit être trouvé, notamment dans les pays du sud, pour contrer ces infamies.



Dr Bruno Bourgeon, membre EELVR, d’après un article du Monde



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