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PCR : "Des solutions existent"


Politique
Lundi 1 Octobre 2012

"Face la gravité de la situation dans notre pays, il est du devoir du Parti de proposer des solutions. Le Parti l’a toujours fait, et aujourd’hui plus que jamais, face à la crise, nous devons faire connaître nos solutions".


PCR : "Des solutions existent"
Quand on parle de solutions pour La Réunion, il ne faut pas croire que ce qui se passe à l'extérieur nous est complètement étranger. Il faut tenir compte des phénomènes qui vont peser sur l'évolution du monde, comme par exemple la démographie, les changements climatiques, la mondialisation des échanges commerciaux, sous la dictature des marchés et de la finance, les difficultés financières des Etats dont la France, ou encore l'évolution de la science.

Tous ces éléments font que plus rien ne peut continuer comme avant. C’est un nouveau monde qui émerge, et des bouleversements sont à prévoir qui vont changer notre mode de vie. Si nous n'anticipons pas, nous subirons les évènements sans aucune prise sur notre avenir. Le moment est donc venu d'être responsable. Nous revendiquons cette responsabilité.

Nos solutions sont connues. Elles s’inscrivent dans le cadre d’une vision globale pour faire face à la crise et bâtir un développement durable, solidaire et responsable. Je les rappellerai en insistant sur quelques points.

D'abord répondre à l'urgence sociale :
l'emploi est la priorité absolue. 30% de la population active qui est sans travail, 60% des jeunes frappés par le chômage, c'est une situation  inacceptable. Il faut agir dans tous les secteurs. Dans le cadre de l’économie solidaire, je rappelle notre proposition de créer deux grands services d'intérêt public, dans le domaine de la protection de l'environnement et celui de l'aide à la personne, deux secteurs qui correspondant à des besoins émergents dans notre société.  

Nous pensons qu'il est possible de créer des dizaines de milliers d'emplois dans ces deux secteurs en mutualisant les moyens financiers existants. Des emplois pérennes, rémunérés au SMIC, même si c’est à temps partiel. Des emplois qui profitent à tous, diplômés ou pas.  A l'heure où la commission transparence pose le problème des emplois aidés, nous disons que le moment est venu de mettre en œuvre les deux grands services. Leur fonctionnement doit être confié à un organisme libre et indépendant, géré à la fois par les services de l'Etat, des collectivités ainsi que des associations et acteurs sociaux, afin d'en finir avec le clientélisme électoral. C'est notamment ça le changement !

  En ce qui concerne l'emploi dans la fonction publique,  environ 1 000 à 1500 postes ouverts chaque année, selon l'INSEE. Nous proposons que, sur une période de 10 ans, tous les postes ouverts dans la fonction publique, tous secteurs confondus, ne soient pas mis au mouvement national, mais qu'ils soient attribués aux Réunionnais en priorité, y compris ceux qui ont exercé en France et qui souhaitent légitimement retourner chez eux.

La loi nous le permet dans le cadre de l'expérimentation. Il faudra sûrement une formation pour l'accès des jeunes aux concours, faisons le ! Il y a environ 1000 postes ouverts dans la onction publique à La Réunion chaque année. Ainsi, sur  une période de 10 à 15 ans c'est l'assurance d'avoir entre 10 000 et   15 000 fonctionnaires réunionnais. Dans la fonction publique à La Réunion, il y a aussi un nombre  important de contractuels, surtout dans l’Education nationale.

Ce personnel apporte son savoir faire et  acquiert de l'expérience sur le terrain. Nous demandons la titularisation de tous les contractuels ayant plus de 2 ans d'ancienneté. Enfin, concernant le privé, là aussi un effort politique doit être consenti pour favoriser l'embauche des réunionnais. Nous proposons que toutes les offres d'emploi passent obligatoirement par le pôle emploi et que le recours à la main d’œuvre extérieur ne se fasse que si la carence locale est constatée.

Que ce soit dans le privé, comme dans le public, la transparence de la gestion du personnel doit être une préoccupation constante. Dans cet esprit, nous demandons l’installation d’une conférence permanente pour l’emploi afin d’assurer une gestion prévisionnelle de l’emploi en anticipant sur les besoins à venir et prévoir les formations nécessaires.

Deuxième urgence,   le logement, la demande est énorme : 25 000 familles sont dans l'attente d'un logement. Nous demandons qu'à partir de la récente loi,  soit inscrite pour l’outre mer  une véritable programmation pluriannuelle de la LBU et des moyens financiers dédiés à l'aménagement. Il faut aussi favoriser la construction des logements sociaux par les particuliers, en les aidant dans leur démarche, ou par la création de coopératives de construction de logements. Nous proposons une politique innovante avec des appels à projets, des concours d'architecture par exemple. N’oublions que la construction d’un logement , c’est un emploi et demi créé. La construction de 10 000 logements par an génèrerait 15 000 emplois dans le BTP.

Ainsi, la création des  deux grands services d’aides à la personne et de l’environnement, une nouvelle politique de recrutement dans la fonction favorisant l’embauche des jeunes de La Réunion, une politique plus dynamique du logement, ce sont des dizaines et des dizaines de milliers d’emplois à la clé.
 
L'urgence sociale c'est aussi le problème du coût de la vie. Lors de l'examen au Sénat du projet de loi sur la vie chère, le PCR a fait connaître ses propositions. Les mesures certes positives contenues dans le projet de loi ne suffiront pas pour régler le problème du coût de la vie. C’est pourquoi nous proposons que d'autres chantiers soient ouverts : le chantier de la diversification des sources d'approvisionnement tout en préservant la production locale ; le chantier de la  chaîne de la formation des prix, dont les questions de la fiscalité  et du fret avec l'idée de la création d'une compagnie maritime régionale. Je n'oublie pas le chantier essentiel de la politique des revenus mais j'y reviendrai tout à l'heure.


Au-delà de ces mesures d'urgence, il faut penser  l'avenir et construire le développement durable de notre pays. C'est une véritable mutation que nous devons entreprendre pour répondre aux grands défis qui nous attendent et s'orienter vers nouveau mode de développement basé sur la transition énergétique : rompre avec le mode de production fondé sur l’exploitation des énergies fossiles et  mettre en harmonie l'économie et l'environnement, ce que certain « l'économie verte ». Non seulement cela répond aux exigences du développement durable mais en plus cela représente un gisement d'emplois considérable.
 Cette question de la mutation économique est une question posée à l'échelle mondiale.  La Réunion peut être exemplaire s'il existe une volonté politique de valorisation de ses atouts propres.
 La nouvelle économie que nous voulons bâtir repose sur 5 piliers : l’autonomie énergétique, la sécurité alimentaire et l’import substitution, les nouvelles filières, l’économie de la connaissance et l’innovation, et enfin le grand défi du codeveloppement régional et l’ouverture de nouveaux horizons.
Je me contenterai ici d’en souligner quelques points.
Concernant L'autonomie énergétique : Pourquoi devrions-nous importer constamment le Fuel et le charbon et dépenser près d’un demi milliard d’euros par an, alors que nous avons de quoi produire de l'énergie à partir de sources renouvelables. L'ancienne majorité régionale a amorcé la valorisation de nos atouts : éolien, solaire, géothermie, énergies marines , en plus de l’hydraulique et de la biomasse; si cette politique avait été poursuivie avec la même ambition – atteindre l’autonomie énergétique en 2025- , nous aurions aujourd'hui des perspectives plus optimistes.  Actuellement le problème du prix des carburants est récurrent et la situation ne va pas aller en s'améliorant ; nous devons alors nous libérer du tout pétrole, et c'est dans ce but aussi que nous militons pour une nouvelle politique de déplacement  avec l'utilisation de transport en commun peu couteux en énergie, avec moins de pollution  et d’effets nocifs sur l’environnement et la santé santé tel que le Tram-train, mais aussi bus et voiture électrique, vélo,...Il n’y aura pas d’autonomie énergétique s’il n’y pas une révolution dans nos modes de déplacements. La création d’un chemin de fer et la mise en circulation du train, c’est la création de milliers d’emplois pour réaliser ce grand chantier et ensuite entretenir  le chemin de fer et  faire fonctionner le train. C’est la même chose dans toutes les autres filières des énergies renouvelables avec des emplois créés pour la construction, la pose, l’entretien et l’exploitation du matériel.

L’autonomie alimentaire: la perspective, c’est d’aider  la production locale à nourrir le millions d’habitants que La Réunion comptera dans 15 ans : comment produire au maximum ce que nous consommons.
. Dans ce dernier domaine, il faut créer des conditions pour ouvrir prioritairement les marchés  à la production locale. Notamment dans nos écoles, hôpitaux, administrations et aussi les hôtels...
Et il faut aussi encourager la création de filières nouvelles basées sur le développement de nos ressources propres. Le sel est un exemple, autrefois nous fabriquions la quasi totalité du sel utilisé par les Réunionnais aujourd'hui nous faisons venir ce sel en grande quantité, c'est autant d'emplois qui échappent aux Réunionnais, c'est du chômage importé.
- La valorisation des filières, c’est aussi celle de notre filière traditionnelle, la canne ; C'est dès maintenant qu'il faut préparer l’échéance du renouvellement du règlement sucrier européen. Les incertitudes qui pèsent sur les conditions et la pérennité des aides de l’Europe,   exigent la mobilisation de tous les acteurs politiques pour sa sauvegarde ;  il faut aussi valoriser tous les produits issus de la canne et arriver à un meilleur partage des richesses entre les usiniers et les planteurs.
- Nous devons également soutenir les filières à fort potentiel comme la pêche, l’agronutrition, le tourisme ou  l’artisanat, ou des filières émergentes comme les nouvelles technologies,  ou dans le secteur agricole, le café bourbon pointu…

Mais Le nouvel horizon que nous devons ouvrir pour notre économie, et qui prend en compte le nouveau contexte de l’économie mondiale, c’est le co-développement. Il y a nécessité d'une double insertion, vers l'Europe et c'est déjà le cas,  mais vers les pays de la zone qui vont connaître un bond économique et démographique. Avec la  Chine et l’Inde qui sont  les grandes puissances du siècle qui s’ouvre, et aussi dans notre environnement plus proche, avec   Madagascar qui atteindra les 50 millions d'habitants en 2050, et  l’Afrique du Sud. La Réunion a la chance extraordinaire d’être sur l’axe d’échange émergeant entre l’Afrique australe et l’Asie : nous devons nous insérer sur cet axe et valoriser notre atout de région européenne au cœur du bassin indo-océanique.

Voilà les grandes lignes qui dessinent la stratégie de développement que nous proposons pour La Réunion.

Mais le développement économique n’est possible qu’à deux conditions : la cohésion sociale d’une part, et une bonne gouvernance  d’autre part.

La cohésion sociale, c’est notamment le problème incontournable de la politique des revenus. Firose l'a dit, l’État entretient l'existence de deux mondes, elle a parlé d'apartheid social : il surpaye ses agents et il ne fait pas pour les autres que ce soit le SMIC ou les minimas sociaux dont il fixe aussi les montants. Sur le plan moral, cette situation d’un véritable apertheid social institutionnalisé n'est pas acceptable. Cela est injuste socialement et perturbe toute l’économie.

Ainsi,  sur plusieurs plans cela génère des contradictions insurmontables :
- dans la fonction publique territoriale, où les deux tiers des agents n’ont pas de statut.
- Cela crée un appel d'air à des agents extérieurs du département au détriment de l'emploi local
- certains parlent également d'effets inflationnistes obéissant à la loi de l'offre et de la demande.

Ce système hérité du  régime colonial marque le fonctionnement de toute l’économie et de la société réunionnaises. Nous disons qu'il faut réformer le système actuel :
et définir une politique des revenus harmonieuse, valable pour le public, le privé ainsi que les minima sociaux (pas de différence de traitement entre les catégories) . Cette politique équitable des revenus doit s’accompagner d’une politique fiscale et bancaire plus juste. Une nouvelle politique des revenus doit respecter impérativement les principes suivants : sur la base de principes tels :
- large concertation
- ne pas toucher aux avantages acquis des personnels en poste
- toute économie réalisée devant rester au pays et réinjecter dans l’économie
- évaluer dans le temps les mesures arrêtées.

A nos yeux, cette réforme est la pierre angulaire pour tout changement véritable pour une nouvelle politique. Cette réforme doit s’engager maintenant étant entendu que sa mise en œuvre doit s’étaler sur plusieurs années afin de garantir son équité et on efficacité pour le développement.

La réforme territoriale et l’enjeu de la gouvernance

La mise en œuvre de cette nouvelle politique suppose aussi un nouveau contrat de confiance entre le Pouvoir Central parisien et La Réunion. Cela pose le problème de la gouvernance
Nous devons concevoir   une gouvernance démocratique du développement durable adaptée à notre situation originale de région monodépartementale, et de région ultrapériphérique de l’Union européenne  située dans le sud-ouest de l’océan indien.

En 1981, dès les premiers mois du  septennat de François Mitterrand, la solution d’une assemblée unique figurant à son programme avait fait l’objet d’un projet de loi adopté par le Parlement. Une divergence d’interprétation d’ordre juridique avait conduit le Conseil constitutionnel à censurer le texte. Or, les dispositions constitutionnelles existent pour une solution adaptée à la situation de chaque région et département d’outre mer. Lors de sa visite à La Réunion en avril dernier, François Hollande s’est clairement exprimé en ce sens :"Je ne crains rien au nom de la République qu’un territoire comme le vôtre veuille déterminer son avenir…l’unité de la République n’est jamais en cause quand un territoire se donne une responsabilité supplémentaire ; vous cherchez  à définir votre avenir, vous le pouvez dans la République telle que je la conçois".   

Sur la base de  ces principes, dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales prévue par le nouveau gouvernement, nous préconisons la mise en place d'une nouvelle assemblée territoriale se substituant aux deux assemblées existantes avec leurs compétences plus de nouvelles compétences (comme le pouvoir discussion avec l'UE, ou encore la possibilité de passer des accords commerciaux avec les pays de la zone) et bien sûr avec ces nouvelles compétences des moyens financiers accrus au service du développement.
Il s'agirait d'une assemblée élue à la proportionnelle intégrale respectant la parité. Nous affirmons à nouveau qu'un seul mandat doit être la règle.

Sur le plan communal, la création de nouvelles communes doit être favorisée là où les populations en expriment le désir. S’agissant l’intercommunalité, l’élection des représentants des communes doit se faire au suffrage universel direct et à la proportionnelle.

Enfin, notre projet de développement durable  s'appuie sur la valorisation des ressources propres de La Réunion, et en premier lieu de ses femmes et de ses hommes. C’est pourquoi notre projet formule des propositions ambitieuses dans les secteurs de la formation de l’éducation de l’université et e la recherche, de la lutte contre l’illettrisme, de la mobilité et la culture et de l’identité. Toutes ces mesures doivent favoriser le développement et l’épanouissement humain. 

J’insisterai plus particulièrement sur la question identitaire. C’est une bataille essentielle et constante du Parti communiste réunionnais. Nous avons la conviction que la valorisation des civilisations et des cultures dont sont issus les ancêtres des réunionnaises et réunionnais venus d'Afrique, d'Europe, d'Asie, de Madagascar, des Comores permet la consolidation des valeurs crées par l’échange,  exaltant ainsi  l'unité du peuple réunionnais enrichi de sa diversité.

Comme le préconisait le projet de la MCUR,  cette action est plus nécessaire que jamais pour consolider la cohésion de notre peuple et doit trouver sa concrétisation quelque soit le forme qu'elle prendra.

En conclusion, si  sont  mis en œuvre, telle que nous le préconisons, la réalisation des deux grands services,  une politique plus dynamique du logement, une nouvelle politique de recrutement dans la fonction publique, une politique plus juste des revenus, l’ouverture de chantiers pour répondre aux grands défis et environnement, l’ouverture de nouveaux horizons pour notre économie par la prise en compte de son environnement régional, et qu’elles s’inscrivent dans un cadre global et cohérent, alors les conditions d’un véritables changement seront réunies.

Tout cela  suppose l'existence d'un Parti Communiste Réunionnais, fort uni et solidaire. Cela aussi a été débattu dans nos commissions ainsi que dans nos assemblées générales de section. Ce sera le thème du prochain rapport.



Compte-rendu



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Les commentaires

1.Posté par FNR-974 / OTTO-BRUC Jean-Claude le 01/10/2012 22:36
J'ai cru rêver en lisant ce compte rendu! Rien de ce qui est proposé n'entre dans un cadre légal Républicain...autrement dit: j'ai lu de belles résolutions qui n'engagent que les manipulateurs du PCR et les doux rêveurs qui veulent bien y croire. Il faudrait rafraîchir un peu les esprits: Le PCR a bien été l'artisan de la CRISE que nous vivons aujourd'hui...Popaul n'a-t'il pas fait alliance avec CHIRAC pour sauver la tête du fiston en cavale? Et depuis ce jour le PCR a fait partie intégrante du SYSTËME UMPS...jusqu'à François HOLLANDE...appelant toujours à voter pour la mafia des nantis de la politique qui a su protéger le Ti'Pierre et assurer tant de privilèges à ses fidèles. Ainsi quand je lis "Des solutions existent", je me pose la question: alors que le PCR a régné pendant tant d'années à la Région pourquoi ne les a-t'il pas appliquées ? Je crois simplement qu'elles sont inapplicables! et pourtant ce n'est pas faute d'avoir des alliés aux différents gouvernement UMPS, et avec des ministres communistes, excusez du peu! Ainsi donc ce parti, artisan de la CRISE actuelle, approuvant cette Europe mal construite, adepte même du mondialisme, s'offusquerait que des ouvriers Portugais viennent travailler à la Réunion , ou que des fonctionnaires métropolitains soient nommés à la Réunion ? On ne peut pas prétendre voter pour le mondialisme et refuser les travailleurs non résidents...il faut être cohérent !

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