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Nassimah Dindar écrit au président de la FRBTP


Politique
Jeudi 7 Juin 2012


Nassimah Dindar écrit au président de la FRBTP
"Vous avez interpelé par voie de presse les candidats aux élections législatives sur les projets qu’ils défendront en faveur du monde du BTP s’ils sont élus lors du scrutin des 10 et 17 juin.

Vos questions sont pertinentes. Je tiens d’ailleurs à vous signaler que la plupart des réponses sont déjà contenues dans le programme que j’ai eu l’occasion de dévoiler aux médias et que vous trouverez sur mon site internet www.nassimah2012.re. Elles s’appuient également sur les différents programmes et dispositifs que j’ai pu mettre en œuvre à la tête du Conseil général depuis 8 ans.

la République cet engagement qu’il a pris et lui demanderais de l’appliquer. Il est
En tant qu’élue responsable et soucieuse de rassembler l’ensemble des Réunionnais autour d’un projet de développement commun, je tiens par la présente à partager avec vous mon projet, mon ambition, mes convictions, pour l’avenir de La Réunion, et particulièrement pour celui du secteur du BTP.

1 – Logement
La problématique de la construction de logements et de leur accessibilité est un enjeu majeur à La Réunion. Dans une île où la démographie est galopante, les besoins en logements sont importants : 10 000 nouveaux logements sont nécessaires chaque année pour répondre aux besoins de la population. A cela s’ajoutent les 25 000 demandes de logements sociaux en attente. Dans une île qui comptera un million d’habitants à l’horizon 2030, nous devons d’ores et déjà élaborer une stratégie à la hauteur des enjeux. Il s’agit là d’une responsabilité collective des élus, des bailleurs sociaux et de l’Etat. C’est avec cet esprit de responsabilité que je défendrai l’intérêt de La Réunion au niveau national.

Rendre le foncier accessible à tous est un véritable défi à La Réunion où ce foncier devient de plus en plus rare et cher. Il faut également concilier pression démographique et développement des activités économiques, notamment des activités agricoles.

Pour permettre aux Réunionnais de devenir propriétaires de leur terrain, l’intervention de la puissance publique est impérative. L’Etat doit mettre à disposition des bailleurs sociaux le foncier à sa disposition afin de favoriser la construction de logements sociaux et intermédiaires. Cette proposition a été portée par les candidats Bayrou et Hollande lors de la campagne de la présidentielle. Si je suis élue députée, je rappellerais au Président deindispensable pour La Réunion de relancer la construction massive de logements à moindre coût et donc les rendre davantage accessibles.

Je préconise aussi que les situations d’occupants, parfois depuis des décennies, de terrains appartenant à l’Etat, aux communes ou au Conseil général soient régularisées et que ces occupants puissent devenir des propriétaires légitimes, leur permettant ainsi de procéder à des travaux de construction ou de réhabilitation.

Je pense également qu’il est indispensable que soient maintenus les dispositifs de défiscalisation qui permettront de financer la construction des logements sociaux, dont les besoins sont de 5 000 par an, tout comme il me semble indispensable que les crédits de la LBU soient revus à la hausse.

Ce levier économique doit aussi être rétabli pour le logement libre. Je sais toute la polémique engendrée par l’usage parfois détourné de ce dispositif. Je sais la volonté du gouvernement de combattre les niches fiscales coûteuses. Mais je suis intimement convaincue que lorsqu’un dispositif joue un rôle moteur dans notre économie, on ne peut pas purement et simplement le supprimer. Ce serait hypothéquer toute perspective d’avenir et de développement de notre île. Elue députée, je demanderai à l’Etat de réhabiliter ces dispositifs en y apportant les améliorations nécessaires. C’est grâce à un contrôle accru que nous pourrons pérenniser ce dispositif trop souvent pointé du doigt.

Et, afin que ces logements soient accessibles au plus grand nombre, et ainsi soutenir la demande, je demanderai l’application de la «mutuelle logement» que proposait le candidat François Bayrou. Abondée par l’Etat, cette mutuelle permettrait la prise en charge des cautions et/ou des frais d’agence sous certaines conditions.

Enfin, permettez-moi d’évoquer la question des normes de construction. Je sais qu’il s’agit d’un sujet majeur porté par la FRBTP que je partage totalement. Si les mesures normatives prises au niveau métropolitain sont adaptées à La Réunion, elles ne répondent pas forcément à nos besoins et à nos contraintes. Une concertation approfondie doit se faire entre les instances nationales et les instances locales. Cette revendication, je la porterai au niveau national afin qu’une instance spécifique soit mise en place pour répondre au mieux à nos besoins en termes de règlementation normative.

2 – Rénovation
Permettez-moi, sur ce point, de mettre tout d’abord en avant mon bilan en tant que Présidente du Conseil général. Depuis huit ans, j’ai fait de la question du logement une priorité. Outre les dispositifs d’aide à l’accession à la propriété, le Département a développé une série de dispositifs portant sur la rénovation du logement.

Ainsi, le plafond du dispositif d’amélioration de l’habitat a été revu à la hausse. Aujourd’hui, une famille éligible à l’aide peut bénéficier d’une aide pouvant aller jusqu’à 20 000 euros pour résoudre ses problèmes d’habitat insalubre ou pour améliorer l’accessibilité des personnes âgées ou handicapées. Au total, ce sont ainsi plus de 25 millions d’euros qui sont injectés chaque année dans l’économie réunionnaise au bénéfice d’environ 2000 familles par an et de 250 artisans agréés.

Si je suis élue députée, je demanderais à l’Etat de débloquer une enveloppe exceptionnelle pour lutter contre l’habitat insalubre. La Réunion compte 25000 logements en état d’insalubrité.

La spécificité de notre île doit être prise en compte par l’Etat.

Je demanderais à ce qu’une politique volontariste et forte soit mise en œuvre par l’Etat en partenariat avec les collectivités locales réunionnaises pour résorber définitivement ce fléau.

3 – Grands Travaux
Les Grands travaux ne relèvent pas à proprement parler du débat parlementaire, mais des discussions entre les collectivités locales et le gouvernement. Cela étant, si je suis élue députée, je m’engage à défendre les projets des collectivités réunionnaises lorsqu’ils seront portés au niveau national. Je pense notamment à la Route du Littoral actée par le précédent gouvernement et qui ne doit pas être remise en cause malgré le changement de présidence. Le monde du BTP a assez souffert des conséquences désastreuses pour l’emploi qu’a été l’abandon de grands chantiers. Un nouveau trou d’air constituerait un coup fatal pour ce moteur de notre économie.

Je défendrai aussi les grands projets qui pourraient être proposés par les collectivités et qui nécessiteraient le soutien de l’Etat. Je pense au Boulevard Nord par exemple, pour fluidifier l’entrée de Saint Denis après la livraison de la nouvelle route du littoral.

D’autres grands chantiers en matière d’aménagement du territoire, comme nous avons pu en avoir au Conseil général avec le basculement des eaux, fleuriront dans les prochaines années. Et à chaque fois que le soutien de l’Etat sera sollicité, j’appuierai ces demandes. Car au-delà de l’Assemblée Nationale, je suis convaincue qu’un député doit être au service de sa population et des collectivités locales qu’il représente.

Enfin, vous avez raison de le souligner, le câblage de La Réunion est indispensable, et d’une certaine manière il est dû aux Réunionnais au titre de l’égalité de traitement entre les Français. Il est la condition sine qua non pour permettre véritablement l’accès au haut débit aux Réunionnais, sachant que ce haut débit peut être vecteur de création d’activités et d’emplois numériques.

4 – Energie
Dans votre interpellation, vous citez les « éco quartiers ». Je m’en félicite car il s’agit d’un dossier qui me tient à cœur. En effet, j’ai initié un projet innovant en la matière sur le Bas de la Rivière de St Denis. Je souhaite en faire un quartier exemplaire, où l’urbanisme sera pensé de manière plus harmonieuse, où la nature retrouvera droit de cité et où la citoyenneté pourra s’exprimer de manière sereine.

En un mot où le développement durable n’est plus un concept mais une réalité. Il est encore trop tôt pour tirer un bilan de cette première expérience, mais si elle s’avérait concluante, je souhaiterais pouvoir la généraliser dans des quartiers disséminés sur l’ensemble de La Réunion. C’est ce que je vais promouvoir en tant que députée de La Réunion.

Dans notre île si dépendante d’un point de vue énergétique, l’économie d’énergie est un autre point essentiel. Au Conseil général, plusieurs actions ont été mises en place pour favoriser le développement durable. Nous avons ainsi mis à disposition de nos agents des vélos électriques. J’ai aussi été à l’initiative de la création du «chèque développement durable », pour améliorer la performance énergétique des logements.

Mais il faut aussi que cette électricité soit produite de manière écologique, et c’est pourquoi je serai un fervent défenseur du projet GERRI que le précédent gouvernement n’a pas mené à son terme. Je sais d’ailleurs pouvoir m’appuyer sur le président de GERRI, Guy Dupont, ainsi que sur la FRBTP pour donner un nouveau souffle à ce projet afin que nous puissions effectivement atteindre l’autonomie énergétique à l’horizon 2030.

5 – Emploi
C’est la préoccupation centrale des Réunionnais, ce qui est légitime dans une île où 30% de la population active, et 60% des jeunes de moins de 25 ans, sont au chômage. Ces dernières années, le secteur du BTP a beaucoup souffert de la crise. Plus de 15 000 emplois ont été perdus avec les conséquences désastreuses sur notre économie et notre développement que nous connaissons.

Incontestablement, le bâtiment constitue un secteur d’activité porteur en matière de création d’emplois, à condition qu’il soit soutenu mais que surtout il bénéficie d’une visibilité dont il est aujourd’hui privé au gré des réformes contradictoires sur la défiscalisation notamment.

C’est pourquoi je souhaite, comme indiqué plus haut, que soit définitivement pérennisé un système de défiscalisation juste. Bénéficiant d’une meilleure visibilité, les entreprises seront davantage en mesure de proposer des parcours sécurisés à leurs salariés.

Cela étant, la formation est un axe essentiel qu’il faut aussi renforcer. Formation initiale d’abord, et c’est là tout l’objet du volet « éduquer » de mon programme. L’objectif est de faire en sorte que plus aucun jeune ne sorte du système éducatif sans savoir ni lire, ni écrire, ni compter, et que chacun puisse bénéficier d’une formation qualifiante, adaptée au monde du travail. Mais aussi la formation continue pour garantir aux salariés leur employabilité tout au long de leur carrière professionnelle.

Enfin, vous posez la question de l’accès au crédit. Nombreux sont les chefs d’entreprises, et j’en ai rencontré beaucoup, qui me disent leurs difficultés à obtenir des financements bancaires. Certaines entreprises, bien que rentables ferment pour de simples difficultés de trésorerie. A l’heure où l’emploi est si rare, cette situation est inadmissible. C’est pourquoi je propose la création d’un établissement financier régional spécifique auquel les Collectivités locales seraient associées.

Ce serait ainsi la garantie pour ces chefs de TPE et PME d’avoir accès au crédit et ainsi de développer leur société. Et in fine, le développement des sociétés, leur bonne santé, permet, ne l’oublions pas, la création d’emplois.

En conclusion, et bien que n’ayant pas répondu point par point à l’ensemble de vos questions, j’espère avoir pu vous faire part de ma vision globale. J’espère avoir pu vous montrer que la question du logement est pour moi une question majeure tant il est acquis que pouvoir disposer d’un logement digne est un facteur de cohésion sociale et d’équilibre humain et familial.

J’agirai donc, avec constance et fermeté, pour rappeler que le foncier est rare et cher, que le revenu moyen des Réunionnais combiné au coût des logements ne favorise pas les primo-accessions, que l’augmentation du nombre d’habitants nécessitera la construction de nombreux logements neufs tout en opérant une politique de rénovation de l’habitat.

Il y a, de ce fait, des perspectives d’emploi dans le secteur du BTP qui justifient une politique de formation professionnelle et de valorisation des métiers du bâtiment. La construction de logements sociaux en nombre suffisant, la résorption de l’habitat insalubre, la rénovation de l’habitat vétuste, la construction d’un véritable parcours résidentiel avec in fine l’accession à la propriété sont autant de questions récurrentes qui font régulièrement débat et pour lesquelles nous n’avançons pas assez vite".

Communication Conseil général



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