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LE CRÉOLE EST UNE LANGUE, MAIS GUNET NE VEUT PAS LE SAVOIR (2)


Politique
Samedi 27 Octobre 2012

Qu'est-ce qui peut bien animer Armand Gunet, pour débiter autant d'inepties sur la langue créole réunionnaise ? Selon ce dernier, notre créole réunionnais n'est pas une langue. Ce ne serait qu'un patois, au même titre que le créole antillais, le chti, le berrichon. De toute évidence, faute de médiatisation, Armand Gunet voulait célébrer à sa manière la semaine créole.


LE CRÉOLE EST UNE LANGUE, MAIS GUNET NE VEUT PAS LE SAVOIR (2)
Si je consulte mes carnets Moleskine, de 2010 pour être précis (mais on peut remonter bien plus loin encore), je note avec grand intérêt que, pour Gunet, notre SEULE langue reste le Français. Et cela fait des années qu'il ressasse le même discours.  Bientôt pour lui faire bon plaisir au père Gunet, il faudra que Danyèl Waro se mette à chanter un bon gros maloya, mais en français. Parce que, voyez-vous chers lecteurs, Monsieur Gunet veut du Français partout. 
 
Pour décrire une situation dite de diglossie, Gunet fait un raccourci non scientifique. Le Français est la langue de prestige à La Réunion. Le Créole est la LANGUE minorée sur ses propres terres. Il voudrait résumer, non sans une idéologie délétère, que la langue des réunionnais ne devrait être que le Français. Gunet ne souhaite qu'entretenir la diglossie et encourager l'éradication d'une langue, fusse-t-elle minorée. Il veut même contraindre les promoteurs du bilinguisme à faire machine arrière. En fait, le rêve de Gunet, c'est de faire de nos enfants des monolingues, qui ne parleraient que la langue française qu'il chérit tant. 
 
Pour ma part, je suis créoliste convaincu. Je suis pour le Créole Réunionnais, ce qui ne fait pas de moi un adversaire de la langue française. Je parle sommairement l'anglais, je commence à comprendre l'occitan et je me lance aussi dans l'apprentissage de l'arabe (puisque à Toulouse, même les arabes me prennent pour un des leurs). 
 
Parler sa langue maternelle et l' écrire, qui cela peut-il gêner ? Quelques fonctionnaires de l'éducation nationale, qui ne veulent pas "s'abaisser" à parler "petit-nègre" ? Cela gêne-t-il les Français qui s'installent chaque année sur l'île de La Réunion, et qui viennent avec toute la civilisation qui nous manquerait encore ? Des Réunionnais aussi seraient gênés par leur propre langue maternelle ? Pourquoi ? Ceux-là seraient plus bêtes que d'autres ? On apprend à écrire l'anglais, l'espagnol, l'allemand. Mais on ne saurait pas apprendre à parler et écrire le créole réunionnais ? 

Et puis, quel est l'intérêt de s'attaquer au créole réunionnais en l'affublant du titre de Patois ? Non content de jouer le jeu de la "casse linguistique", Gunet veut ridiculiser, et les locuteurs de la langue créole réunionnaise (qui ne parlent qu'un patois), et les défenseurs de la langue créole réunionnaise (qui se battent pour du vent, pour un patois). A moins que Gunet ne peut faire la différence entre patois et langue, il s'agirait donc que d'une méprise regrettable. alors, pour l'aider un peu, je m'en vais lui donner deux petites définitions. 
 
Qu'est-ce qu'un patois ? J'ai presque envie de dire que le patois est une langue qui n'a pas eu de chance. C'est une langue qui manque de locuteurs. Ou plutôt c'est une langue parlée par la couche la plus âgée de la population, donc en voie de disparition. Le créole réunionnais est parlé par toutes les couches de la population réunionnaise. Il n'est donc pas un patois.
 
Alors, qu'est-ce qu'une langue ? C'est un moyen de communication qu'utilisent des êtres humains, représentants toutes les couches sociales d'une population. Est-ce une définition suffisante ? Non, une langue implique davantage. « La langue est en soi bien plus qu’un simple instrument de communication. La langue constitue véritablement les archives d’un groupe humain, la synthèse de son histoire telle qu’elle s’est déposée peu à peu et s’est incorporée à son vocabulaire et à sa structure. Ainsi, la langue reflète l’identité d’un groupe humain dans ce qu’elle a de plus intime, telle qu’elle s’est lentement formée à travers les âges et par son existence même, on peut dire qu’elle représente l’authentique image de lui-même qu’un groupe projette dans le monde extérieur » disait feu le Père jésuite José A. Obieta Chalbaud, professeur à l’Université Deusto à Bilbao. Alors, que va-t-il nous balancer le Gunet ? Que nous n'avons pas de culture, ni d'histoire ?

Babou B'Jalah



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Les commentaires

1.Posté par Kréol La Kour le 27/10/2012 13:11
Ki sé ce Gunet pou akord ali otan d'importans'. Si li té bon li té pa po ral lo diab par la ké pou ensort' ali baya.
I fé enkor foto li ?

2.Posté par Bled le 27/10/2012 20:55
Relis ton Bled, Babou !
encourager l'éradication d'une langue, fusse-t-elle minorée ! C'est du petit nègre !

Un bon nègre dira :
encourager l'éradication d'une langue, fût-elle minorée ! Ca lé plus mieux !

3.Posté par Victor le 27/10/2012 20:59
Quelques éléments de reflexion:
Une définition de diglossie:
En sociolinguistique, la diglossie désigne l'état dans lequel se trouvent deux variétés linguistiques coexistant sur un territoire donné et ayant, pour des motifs historiques et politiques, des statuts et des fonctions sociales distinctes, l'une étant représentée comme supérieure et l’autre inférieure au sein de la population. Les deux variétés peuvent être des dialectes d'une même langue ou bien appartenir à deux langues différentes.
L'utilisation de ce concept mène à une modélisation de la situation linguistique centrée autour de l'opposition entre variétés « haute » et « basse » de langage1. Dans une situation diglossique habituelle, on observe ainsi une distribution complémentaire des variétés en fonction des contextes sociolinguistiques : en contexte formel, à l'écrit ou pour certains usages culturels et littéraires, la variété « haute (H) » est seule acceptable tandis que la variété « basse (B) » se cantonne au cadre privé, à l'oral, à la poésie, au folklore etc.

Une autre déclaration du conseil de la culture et de l'environnement ( qui veut faire une synthèse des graphies du créole) me revient à l'esprit:
"Comment sera utilisée cette synthèse et par qui ? Pourra-t-elle faire son entrée dans l’enseignement du créole à l’école ?
Que les choses soient claires, ce n’est pas l’Etat qui imposera une graphie à l’école. L’usage sera d’abord pour les écrivains, les poètes, ceux qui composent les chansons. Il faut émettre des propositions que tous ces gens là peuvent capter. L’idée est d’avoir l’adhésion de tous ceux qui écrivent longuement en créole. " source clicanoo 25/10/2012

4.Posté par A Jismy Ramoudou le 28/10/2012 09:35
Monsieur,
Il n'y a jamais de place dans votre site pour mes courriers de lecteur.
Mais, je vois qu'il y a de la place pour des vomis.
Je ne vais pas m'abaisser à répondre à une pareille connerie.
Armand GUNET

5.Posté par PDBS le 28/10/2012 14:22

Babou, rente ça dans out coco : le patois est une langue, comme le soutient Armand Gunet dans un autre de ses articles. Langue est bien le terme générique qui englobe tous les langages, langue qui a pignon sur rue ou non, dialecte, patois... Pour tous les parlers, il faut la lingua, la langue, organe de la parole. Je renvoie à l'article du dictionnaire que je viens d'étoffer pour éclairer la pauvre lanterne de Babou.

Que le créole soit patois ou langue, c'est de peu d'importance. C'est là un jugement personnel qui laisse de marbre un linguiste. L'important pour le créole est de lui donner ses lettres de noblesse et de s'attacher à ce qui lui manque pour accéder à une langue qui ait un peu plus pignon sur rue : mettre au point une graphie digne de ce nom. Et la meilleure qui soit est celle qui collera le mieux à l'étymologie : les mots ont une vie, une histoire, une étymologie. "La langue reflète l’identité d’un groupe humain dans ce qu’elle a de plus intime, telle qu’elle s’est lentement formée à travers les âges", voilà une heureuse citation de Babou à laquelle je souscris pleinement et en parfait accord avec ce que pense Armand Gunet. Elle est aussi en parfait accord avec ce que pense le PDBS - le Parti Du Bon Sens - dont je suis l'humble serviteur en tant que chargé de communication. Pas de divergence de vue entre le PDBS et moi.

Babou, tu suis ? Bravo ! Continuons.

Laissons parler le PDBS ! Voyons un autre problème qui met en transe notre pauvre Babou : la diglossie ! Le simple bon sens partagé par le commun des mortels remarque bien qu'il y a une parenté bien forte entre le français et le créole réunionnais, une parenté pour ainsi dire filiale. Ce type de parenté nous oblige à reconnaître que le Créole qui maîtrise bien ces deux langues est diglossien, s'il m'est permis d'avancer ce néologisme. Il ne peut clamer sur les toits qu'il est bilingue. La meilleure des preuves est qu'un patron tombera des nues lorsqu'on osera écrire dans un curriculum vitae : bilingue (français et créole). Les Réunionnais ont assez de bon sens pour ne pas ajouter cette incongruïté ! Même diglossie chez un Arabe qui ne maîtrise que l'arabe littéraire et l'arabe de son coin.

Si l'on réfléchit bien, on doit rejeter presque manu militari la graphie de l'Offis la lang, la graphie KWZ. Le maître queux de cette officine sort de ses fourneaux des mots tout ratatinés sans la moindre attache historique, des mots qui donnent l'impression de n'avoir que la peau et les os. On peut prendre en pitié ce grand maître qui a appris la linguistique en un rien de temps, juste le temps d'avaler d'un trait une petite tasse de thé. Malheureusement, il nous mijote un créole écrit sans saveur, mais bien adapté aux SMS.

Qui des deux respecte mieux le créole ? Armand Gunet ou notre maître queux chez lequel convergent providentiellement les subventions ? Au lecteur de faire son choix. Le PDBS a fait le sien qui tombe sous le sens.

Gérard Jeanneau, chargé de com du PDBS

6.Posté par babou b''jalah le 28/10/2012 14:51
merci Bled d'avoir corrigé le fier petit nègre que je suis. je vous en suis très reconnaissant.
Par ailleurs, comment se fait-il que Gunet ne puisse pas avoir l'honneur de publier ses courriers nauséabonds ? Que "Inforeunion ne le publie pas, c'est en effet révoltant. Armand Gunet pourra enfin se rabaisser à répondre à une telle connerie.

je salue aussi la contribution de Victor. Gunet aura tout le loisir de commenter la part qu'il donne à la diglossie à La Réunion.

7.Posté par Une Réunionnaise qui cause Kréol le 28/10/2012 17:46
"Foutan y engraisse pas cochon, et oute vomi non plus, mi laisse a ou barboté dedans."
Oui Monsieur Gunet, il y a tous les jours des avions qui quittent la Réunion,, je vous propose de faire un dossier mobilité à la Région ...
Respectez la langue créole, respectez le peuple Réunionnais.

8.Posté par Victor le 28/10/2012 22:17
En apportant ma modeste contribution, je voulais que quelqu'un m' éclaire un peu plus sur cette notion de diglossie. N'étant pas linguiste, alors là pas du tout , mais m'intéressant tout de même à ce problème j'ai essayé de comprendre la définition qui m'était donnée. Je n'ai peut-être pas tout compris, ou rien compris, mais il me semble que nous nous trouvons dans le cas du créole, devant une situation de diglossie. Voilà ce que je voulais faire apparaître. Et si j'ai cité quelques phrases du président du conseil de la culture, c'est parce qu'il disait que pour lui l'usage d'une nouvelle graphie (synthèse de celles qui existent) serait d'abord pour les poètes, les écrivains, les créateurs de chansons etc. Cela me semblait correspondre à une partie de la définition de diglossie ( voir la définition donnée en post 3: se cantonne au cadre privé, à l'oral, à la poésie, au folklore etc.)

Quelques détracteurs pensent qu'on n'a pas besoin d'écrire en créole: alors je demande comment on fait pour une pièce de théâtre? Il faut bien l'écrire. On pourrait multiplier les cas... Mais on n'a pas de graphie arrêtée.

Moin l'a dit çaq' mi pense, moin l'a pas insulte personne, alors si zot lé plus futé zot y éclaire à moin su les questions que mi pose. Moin l'a pas fait de linguistique, moin l'est spécialiste de rien; mi veut comprendre, c'est tout. Avec ces deux trois phrases en créole, zot y comprend quelle graphie mi préfère.
Toute façon c'est une graphie reconnue.....enfin y dit reconnue...mi connaît d'moune l'a présente à des concours, des textes écrits dans cette graphie (soi disant ou pouvait utilise n'importe quelle graphie) ; textes bordés....l'a dit : ça la pas créole. Et après, écoute un p'tit peu ces linguistes organisateurs de concours quand zot y cause créole à la télé ou su radio...... zot y cause pareil, comme moin. Alorss' pouquoué écrire un aut' manière?

Ceci dit, y faut à mon sens simplifier cette graphie, même si mi préfère à li; mais y faut pas dénaturer les mots; simplifier sur la grammaire: par exemple, les accords. Moin l'a point d'solution. Mais allons mette ensemble et c'est pas en insultant le boug l'est pas d'accord ec nous que nous va arriver. Dans cent ans nous s'ra au même point.

Pour venir au sujet du bilinguisme, oté, mi trouve y faut être gonflé de dire que moin l'est bilingue parce que mi cause et écrit en français et en créole. Ou mette ça su un CV comme dit Mr Jeanneau,......oté! le patron y rigole.... Mi voudrait savoir si n'a déjà un boug l'a fine fait un n'affaire pareil. Coça, ça y peut rapporter pou le demandeur d'emploi....

9.Posté par Gérard Jeanneau le 30/10/2012 04:51

Brave Babou, ou bat la mer pou guinye l'écume ! Ou débite plus d'inepties ?

10.Posté par Parti Des Bons Zabuseurs le 30/10/2012 05:36
Mi trouv lé kozman de Zano Zérar lé in pé rasis. Dé ki satouy son (...) li sot an lér li kriy, li sobat… Li san li lé antrinn pérd le paravan ki pérmé bann labizér viv grasman zis koté in gran mizér dan ti péi la…

Bravo Babou, ou donn a noula tizane pou rouv le zyé…
Aprésa fo trouv in tilok pou ginye toupé

Tardravyindra


11.Posté par A Jismy Ramoudou le 30/10/2012 17:01
Jismy,
Ta fesse te gratte-t-elle pour passer ce genre de commentaire de merde comme celui du post 10 ???
La presse, c'est un métier !!!
Ton média devient de plus en plus nauséabond.
Plus rien à voir avec le noble devoir de l'information.
Là, tu tombes dans le niveau des caniveaux !

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