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L'Alliance : "La santé publique est en péril"


Politique
Mardi 9 Août 2011

Catherine Gaud, Maya Césari et Béatrice Leperlier ont mis en exergue hier "la destruction progressive de notre système de santé" qui "creuse les inégalités". Les conseillères régionales de l'Alliance pointent du doigt la Révision générale des politiques publiques qui n'a qu'un seul objectif : les économies d'échelle.


Catherine Gaud, médecin et présidente de l'Association Rive, a ouvert la conférence de presse hier par ce récit : "Un malade m'a rapporté que les rétro-viraux ont augmenté de 8 % alors que les autres médicaments ont subi une hausse de 4 %". Cette baisse partielle ou totale de la prise en charge concerne aussi "deux maladies chroniques graves à La Réunion".

Ainsi, "l'hypertension artérielle sévère a été retirée de la liste des affectations de longue durée". Cette maladie n'est plus couverte à 100 %. Les malades du diabète de type 2, "ne pourront plus surveiller leur glycémie comme avant. La bandelette qui permet de mesurer la glycémie, est désormais limitée à 200 par an".

"Ces décisions se heurtent à plusieurs réalités. D'une part, La Réunion (11,3 %) compte quatre fois plus de diabétiques que la métropole (3%). D'autre part, 70 % des diabétiques à La Réunion sont de type 2. A ces statistiques, il faut lier le diagnostic suivant : le diabète et l'hypertension sont à l'origine des maladies cardio-vasculaires, cause d'un décès sur trois à La Réunion", expliquent Maya Césari et Catherine Gaud.

Les conseillères régionales de l'Alliance ont également dénoncé le "déremboursement des médicaments et une couverture santé à deux vitesses. En avril 2003, 617 médicaments ont vu leur remboursement diminué. Dans la même année au mois d'août 80 autres ont été ajouté à cette liste. En mars 2006, Efféralgan vitamine C, Mucomyst, Solubacter, Septivon et 148 autres médicaments ne sont plus que partiellement remboursés".

"En mai 2011, le remboursement d'Advil, Spasfon, Ketum et Voltarène, est passé de 35 à 30 %. Désormais si des personnes veulent avoir accès à ces médicaments, ils doivent le prendre sur le budget du ménage". Selon Béatrice Leperlier, Catherine Gaud et Maya Césari, ce sont les plus modestes qui pâtissent le plus de cette situation.

'D'autant que nous avons désormais une couverture santé à deux vitesses. Nous sommes passés d'un système égalitaire à un système inégalitaire, car les complémentaires santé n'aident plus qu'une partie de la population. Et c'est encore plus vrai les taxations répétées des mutuelles par l'Etat, et à chaque fois, ce sont les ménages les plus modestes qui souffrent des hausses consécutives de leur cotisation"…

"La volonté de l'Etat de faire des économies d'échelle, et cela au détriment de notre couverture sociale, met en péril la santé publique", ont conclu les trois conseillères régionales de l'Alliance.




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