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Jean-Philippe Dijoux : "Pas un élu n'entend la souffrance des Tamponnais"


Politique
Mardi 13 Novembre 2012

Le président du Collectif de défense des riverains de Trois-Mares (CDDRTM) a adressé à la presse le document qui suit , "une lettre ouverte aux élus de la Réunion et plus particulièrement de la commune du Tampon".


Jean-Philippe Dijoux : "Pas un élu n'entend la souffrance des Tamponnais"
"Bien que tout citoyen ne soit pas sans ignorer les prescriptions du Plan Local d'Urbanisme, ses définitions et modalités par rapport au Projet d'Aménagement de Développement Durable, ce fameux PADD qui par ailleurs depuis la loi de l'Urbanisme et l'Habitat du 02 juillet 2003 a perdu son caractère opposable aux autorisations d'occupation des sols  donc au permis de construire, et tout autant son étroite relation avec le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) ainsi que le Schéma d'Aménagement Régional (SAR et la loi littoral et loi montagne au niveau étatique, il n'en demeure pas moins que le département de La Réunion souffre au travers d'une gestion des plus drastiques de son territoire de logements à même d'apporter une vie décente aux Réunionnais.

Récemment, l'Etat a appliqué stricto sensu une décision judiciaire et détruit sans état d'âme une petite case à Saint-Louis de La Réunion pour dit-on l'exemplarité, quand bien même cette petite case sans eau ni électricité était en ces lieux depuis 1974. On ne peut certes commenter une décision judiciaire et se soustraire au cadre réglementaire qui soude notre société en une structure dite civilisée.

Mais, on peut toutefois, dans un Etat de droit interpeller et ce à juste titre, les élus et les représentants de l'Etat sur ces faits qui obligent certains citoyens à braver l'interdit quand somme toute, ces élus forts de leur statut acquis par la confiance que leur ont accordée les citoyens et les représentants de l'Etat, font la sourde oreille aux sollicitations et doléances des citoyens.

Le département de La Réunion comme partout ailleurs sur le territoire français fait montre d'un manque criant de logements et il n'est pas de famille réunionnaise qui désespère un jour d'accéder de plein droit à la propriété ou tout simplement à un toit. On ne peut nier que les services de l'Etat, au travers du préfet nommé à la décision discrétionnaire du Gouvernement  veille bien à la construction de logements sociaux pour parer à la misère grandissante au sein de notre société et asseoir auprès des familles les plus nécessiteuses une structure pérenne à l'éducation de leurs enfants et au maintien de l'ordre nécessaire au bien-être de tous.

Mais , on ne peut nier toutefois que les élus locaux de tout bord, conseillers municipaux, départementaux, régionaux, maires, députés et sénateurs, président de Région, somme toute des élus multicartes tant le cumul des mandats constitue le plus fort de leur aura soient à l'écoute des familles réunionnaises  et à la hauteur des enjeux qui se jouent au sein de notre département.

C'est le cas plus particulièrement sur la commune du Tampon. Voilà bien plus de vingt-ans déjà que des familles possédant des micro parcelles sur les Trois Mares en zone fortement semi-urbanisé près du Lycée Pierre Lagourgue et de la gendarmerie ont fait des démarches administratives et on ne peut plus légales pour voir leurs micro parcelles passées en Urbain Constructible et voilà bien plus de vingt-ans déjà que les élus de tout bord mettent en avant le Plan Local d'Urbanisme ayant remplacé le Plan d'Occupation des Sols pour botter en touche.

Certes, il va sans dire que le Conseil municipal du 14 avril 2008 a voté l'élaboration du Plan Local de l'Urbanisme (PLU) par l'affaire n° 36/2008 et que ce PLU étant le résultat d'un diagnostic partagé celui-ci a fait l'objet d'une concertation publique dans le quartier des Trois Mares du 21 au 26 juin et qu'une réunion de présentation des orientations générales du Projet d'Aménagement et de Développement  Durable (PADD)  s'en est suivie le 15 décembre 2010 avec les Personnes Publiques Associées et que celui-ci a fait l'objet d'un débat lors du Conseil Municipal le 27 décembre 2010 chose qu'aujourd'hui on ne peut nier.

Bien sûr, toute enquête publique fait l'objet aussi d'une publication dans les annonces légales. Mais parmi les mandants d'un déclassement de parcelles, combien lisent les journaux surtout dans un département qui compte pas moins de 100 000 analphabètes ? Et de ce fait combien ont eu son de cette enquête du 21 au 26 juin 2010 ? D'après le nombre de personnes ayant souhaité créer l'association du Collectif de Défense des Droits des Riverains de Trois-Mares, très peu pour ne pas dire personne.

Et l'on comprend parfaitement qu'ils ne soient pas informés quand on sait que ces mandants sont des personnes d'un certain âge, ayant tramé des dizaines d'années dans le champs de l'agriculture pour pouvoir un jour transmettre à leurs descendants une parcelle afin que ceux-ci n'aient pas à aller dans un loyer.  Et l'on comprend tout aussi parfaitement quand certains de ses descendants n'occupent pas des postes clés dans notre société pour jouir de l'information en tant donné où quand ils ont la chance d'être éclairés de se voir mal renseignés sans aucune gêne et  à plein nez par des employés municipaux sur une éventuelle enquête publique comme ce fut le cas en 2011, bien que l'enquête publique ne porta pas sur un déclassement global mais sur l'agencement des voies communales.

Depuis plus de vingt-ans, des citoyens attendent sur le Tampon qu'on daigne répondre à leurs sollicitations et depuis plus de vingt-ans c'est toujours la même rengaine. Pas un élu n'est à même de répondre favorablement aux sollicitations des citoyens. Le maire renvoie sur la préfecture prétextant qu'il n'a aucun pouvoir sur la gestion du sol. Les services préfectoraux nous ont bien dit pourtant que la gestion du sol incombait en tout et pour tout au premier magistrat. Toutes les portes se ferment lorsqu'on sollicite un élu. Un élu socialiste du Tampon, qui n'était rien jadis, devenu député depuis sur la misère du monde est absent pour recevoir le citoyen lambda mais présent pour accueillir des ministres.

Chacun des élus se bat pour ses propres causes notamment les élections municipales de 2014. Pour certains, qui par ailleurs ont oublié que leur groupe a coulé la commune du Tampon si l'on en juge par ce que dit la chambre régionale des comptes et la situation catastrophique de la commune, se voient déjà maire du tampon en pensant que les Tamponnais les attendent à cœur ouvert si l'on s'en réfère au Journal de l'Ile du 5 octobre 2012 , quand d'autres tout juste arrivés au sein du Conseil municipal ne négligeraient pas d'être Calife à la place du Calife.

Pas un n'entend la souffrance des Tamponnais, pas un ne se met à la place du citoyen, pas un ne prend position pour ce père ou cette mère de famille qui attend que leurs micro-parcelles soient déclassées pour qu'ils puissent eux aussi construire et jouir pleinement de ce bien que leur a légué leurs parents. Pas un n'entend la voix de cet individu qui avec 400 euros par mois vit dans un loyer tout aussi cher alors qu'en déclassant sa parcelle il pourrait y investir à plein escient. Pas un n'entend la souffrance de cette mère de famille de 3 enfants qui vit dans un loyer et qui a fait la demande de son déclassement de terrain de 400 m² pour qu'elle puisse y construire et s'entendre dire "Si on n'y peut rien planter, si c'est rocheux, mettez-y de la terre, Madame".

Pourtant, dans une commune qui ne brille plus que par sa déchéance, qui ne fait plus la une des journaux que par ses luttes de pouvoir, ses luttes internes, ses luttes intestines, le déclassement de ces micro-parcelles apporterait  une manne financière non négligeable de par les constructions d'habitats qui pourraient s'y faire. Non rien de cela à l'ordre du jour. Et pourtant tout le monde aurait à y gagner et l'on s'étonne à La Réunion surtout dans les hautes sphères qui ne souffrent d'aucune contrainte si ce n'est de voir la misère du monde qu'on devrait cacher du fait qu'elles ne sauraient voir, que les Réunionnais se mettent à construire, la peur au ventre, illégalement.

Les Réunionnais dans leur ensemble sont des Français à part entière. Ils n'entendent pas être au-dessus de la loi et respectent les principes républicains mais ils n'entendent pas non plus se soumettre à des diktats d'un autre temps  où l'on devine que la loi est bien française mais que malheureusement loin de la mère-patrie malgré la départementalisation de 1946, le droit est colonial".

Le président



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