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Jean-Alain Cadet (EELV) : "J’ai l’intention de respecter le désir de Vanessa Miranville"


Politique
Mardi 8 Novembre 2011

Europe Ecologie les Verts a officiellement tourné hier, le chapitre Vanessa Miranville. Désormais sans porte-parole, le secrétaire régional Jean-Alain Cadet a choisi de ne pas polémiquer, et met l'accent sur le projet politique de son parti et ce pour les prochaines échéances électorales. Interview.


Jean-Alain Cadet (EELV) : "J’ai l’intention de respecter le désir de Vanessa Miranville"
Comment expliquez-vous cet aboutissement (le départ de Vanessa Miranville d'Europe Ecologie les Verts) ?
Vanessa m’a en effet informé par un mail qu’elle souhaitait démissionner de son poste de porte-parole d'EELV. Elle m’a également demandé de ne pas étaler cette affaire et que son intention était de démissionner sans fracas. Disons que c’est un peu raté puisque tout cela est arrivé dans la presse. C’est vrai que c’est assez contradictoire de vouloir être discret sur un acte et de l’envoyer à 25 personnes, et même de faire une conférence de presse. Je regrette simplement que Vanessa ne venant pas du tout aux séances de travail du parti, porte un jugement sévère sur ce qui y est fait. J’ai l’intention de respecter le désir de Vanessa Miranville et de ne pas envenimer les choses, c’est aussi cela l’écologie.

Quelles conséquences pourrait-il y avoir pour EELV ?
A mon avis aucune. Europe Ecologie Les Verts Réunion n’a pas choisi Vanessa Miranville, ni Jean-Alain Cadet. Ce sont les individus qui choisissent de s’inscrire dans un mouvement parce qu’ils y partagent les valeurs. Si en effet, on s’aperçoit que l’on s’est trompé, alors il faut démissionner. C’est logique, mais cela ne peut changer les valeurs que représentent Europe Ecologie Les Verts Réunion qui je vous le rappelle respecte les statuts et les règles définies au niveau national.

Quels sont les objectifs de votre parti aujourd'hui ?
La crise écologique est le résultat des choix productivistes et de la priorité donné à l’argent roi. Le mot "croissance" est le remède depuis longtemps que tous les politiciens de Gauche comme de Droite vantent auprès des populations. Les Réunionnais se rendent compte aujourd’hui que ce sont les plus modestes qui sont obligés de payer pour le bien-être des plus riches.
A Europe Ecologie les Verts, nous estimons que la seule solution pour s’en sortir est la "décroissance" c'est-à-dire remettre en cause le modèle consumériste. La conscience d’un monde aux ressources limitées, doit nous inciter à changer de mode de vie rapidement, car nous devrons un jour ou l’autre subir la fin de ces ressources. Et ce sera la douche froide. Il est encore possible de modifier la donne.  

Quelle sera la position d'EELV lors des prochaines Présidentielles et Législatives ?
Nous devons présenter aux Réunionnais un projet basé sur une conversion écologique de notre économie, en modifiant la législation partout ou cela est nécessaire, et en créant des normes écologiques. Par exemple pour offrir des produits respectueux de l’environnement, il faut encourager et obliger les entreprises à fabriquer ces produits, aider la recherche et inciter l’ensemble des acteurs à se tourner vers cette conversion écologique. Les problèmes sont nombreux pour les familles modestes, les jeunes Réunionnais sont aujourd’hui dans une impasse, quant on sait que 6 jeunes sur 10 sont au chômage. Plus de la moitié des Réunionnais subissent aujourd’hui les effets d’une crise dont ils ont l’impression de ne rien pouvoir faire d'autre que subir. EELV porte une énorme responsabilité pour amener ce changement qui n’est plus aujourd’hui une alternance, mais un enjeu de la société toute entière. Le système met en danger notre monde, ce sera dur à entendre mais ne pas l’accepter c’est la fuite en avant, l’endettement et l’aggravation des inégalités.

Comment allez-vous définir une écologie réunionnaise ?
Nous l’avons vu avec l’incendie du Maïdo que l’écologie ne peut pas être une option. En effet, l’ensemble de la population à été totalement meurtrie par la perte inestimable de près de 3000 ha de forêt et d’une partie du biotope. Il ne suffit pas de s’émouvoir lorsqu’il y a un drame - que ce soit la forêt avec les incendies, la mer avec des attaques de requins, les déchets avec l’épidémie de chik – mais bien d’anticiper et mettre en place une politique globale de protection et de sauvegarde du patrimoine réunionnais. La encore on ne peut pas se contenter d’une gestion "comptable" ou "administrative" des éléments.

Quels sont les projets "verts" que vous allez porter pour La Réunion ?
Il y a des projets comme "GERRI" ou "La Réunion île verte" qui pourraient être ambitieux et utiles pour notre île. Simplement, il semble que ces projets sont plus des effets d’aubaines et d’annonce, mais que rien ne semble réellement décoller. Le fait d’être une petite île isolée au milieu de l’océan nous oblige à nous adapter à notre insularité. Nous sommes aujourd’hui dépendant à 90% de l’extérieur et dans le contexte de mondialisation et de menaces permanentes, rien ne nous garantie une sécurité totale en énergie ou pour nous alimenter. Nous devons envisager sérieusement à nous orienter vers le développement d’une production locale capable d’assurer une suffisance alimentaire, nous devons orienter nos choix vers la production d’une énergie propre en se basant sur les énergies renouvelables…Et le projet c’est aussi et surtout le développement d’une société plus "humaine" ou l’individu retrouve sa dignité par un travail, par une politique familiale permettant l’épanouissement de chacun de l’enfant aux grands parents, par des espaces de médiation sociales, des commerces de proximités, des jardins publics afin de redynamiser tous les quartiers et les amener vers un développement réel du local.

Aujourd'hui, plusieurs partis politiques réclament un grand service régional de l'environnement ? Comment faut-il le réussir ?
Nous le réclamons aussi et nous pourrions y ajouter un grand service public de service à la personne. Les besoins sont existants comme nous l’avons vu avec le plan ravine mis en place par le préfet de La Réunion ou encore les manques criant d’entretien des forêts, de nos sentiers, des plages etc…Des milliers d’emplois peuvent être crées et c’est probablement l’occasion pour toutes les collectivités locales (région, département, communes, communautés de communes…) et l’Etat de travailler main dans la main dans un but commun : l’intérêt général. Des dispositifs législatifs existent pour permettre le financement et la pérennisation des emplois comme les SCIC (Société Coopérative à Intérêt Collectif). Il faut une volonté politique et comprendre enfin que c’est le secteur de l’Economie sociale et solidaire qui peut sortir le pays du marasme dans lequel il se trouve car les entreprises classiques ne pourront jamais absorber les 130 000 chômeurs réunionnais et en particuliers les 60% de jeunes au chômage.
Un travail permet de trouver un logement qui permet de construire une famille qui permet de prendre part à la vie de la cité et qui permet à l’homme ou la femme de vivre dignement.




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