Hélas, survint le phénomène de mode de pays riches : les nouveaux animaux de compagnie, surnommés les « NAC ». Et depuis, on découvre à La Réunion des espèces bizarres tels que iguanes, serpents de tout couleur ou de toute longueur, des rapaces tels que faucons, des rongeurs tels que hamster de différentes nature, des poissons tels que nettoyeurs ou mangeurs d'autres poissons…
Ces "NAC" sont achetés ou importés et remplacent chats ou chiens ou becs roses comme amis des hommes. Et lorsque certains s'en lassent, ils ne les tuent pas : ils les jettent dans la nature; lorsqu'ils ne les égarent pas au mieux.
Comment les réunionnais perçoivent-ils le fait que des personnes se baladent avec un serpent autour du cou dans la rue ou un iguane sur l'épaule? Selon ce que l'on entend ici et là, très peu acceptent l'intrusion de ces bébètes dans leur vie quotidienne : fascination, répulsion ou peur, les sentiments sont chamboulés dans tous les cas. Et ces deux dernières années, on en a entendu des histoires et des réactions affolées sur des serpents lâchés dans des égouts, le python vert retrouvé sur la route, les iguanes colonisant l'ouest de l'île...
Certains diront qu'ils sont libres d'avoir les animaux qu'ils veulent. Certes, mais d'autres sont aussi libres de ne pas les aimer et surtout de ne pas les accepter dans une île qui n'en a jamais eu.
Autant notre métissage culturel est à protéger, autant il est urgent de sauvegarder notre bio-diversité si nous voulons continuer à fréquenter nos pitons, cirques et remparts sans risque de rencontrer des espèces qui n'y ont rien à faire.
Ces importations sont graves et nécessitent une réaction des pouvoirs publics; d'autant plus qu'en regardant bien le décret du 11 août 2006 publié au Journal Officiel de la République Française (n°233 du 7 octobre 2006 page 14920, texte n° 45) fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques, nous ne voyons ni dans les trois articles ni dans l'annexe une quelconque apparition de reptile.
Les élus locaux ont-ils leur mot à dire sur une telle affaire? Opportunément oui, particulièrement pour inciter l'Etat à prendre des mesures d'interdiction d'importation. Souvenons-nous que tout espèce mis dans un milieu du sien meurt ou s'adapte. Personne ne peut prétendre qu'un serpent privé de son venin n'enfantera pas un enfant à venin, comme on ne peut continuer à faire croire que les accouplements entre des animaux différents mais de même espèce ne se feront jamais.
Les animaux s'adaptent : le merle de Maurice a été introduit pour manger les mouches des fruits, aujourd'hui ces merles de Maurice ne mangent que les fruits et les piments en laissant vivre les mouches; de même on a introduit la mouche bleue pour butiner les fleurs de la vigne marone et détruire la plante envahissante, les mouches butinent partout ailleurs et la vigne marone prolifère encore... C'est l'exemple criant de l'adaptation.
Lorsque j'étais maire de Saint-Louis, j'avais refusé en 20056/2006 au CIRAD l'introduction de charançons qui mangeraient les laitues d'eau sur l'Etang du Gol : aucun scientifique n'était capable de me certifier et d'engager sa responsabilité qu'on ne retrouverait pas ces bébètes dans les champs des maraîchers alentours de l'Etang, voir même plus haut à Bellevue.
Il est clair que si La Réunion veut protéger sa bio-diversité, cela passe aussi par l'interdiction complète d'animaux étrangers à notre sol, comme on le fait pour les plantes invasives ou les fruits étrangers par des touristes. Ne pas le faire, c'est courir le risque que dans nos ravines, pitons, cirques et remparts, nous ayons un jour rendez-vous avec une espèce qui tuera un des notre. Ce jour là, les pleurs des élus et des hauts fonctionnaires risquent fort d'être considérés comme des larmes de crocodile...
Au fait, concernant le crocodile, j'en ai vu un, encore bébé, dans un bassin chez un particulier un jour : il m'a assuré que lorsque l'animal deviendrait semi-adulte, il allait le tuer, consommer la viande consommable et conserver la peau et la tête pour décorer un mur de sa maison. Ma question était plutôt celle-ci : comment a-t-il pu avoir « ca » chez lui ?
La politique, c'est aussi ce genre de sujet qui ne rapporte aucune voix, mais qui permet de sauver notre pays...
Ces "NAC" sont achetés ou importés et remplacent chats ou chiens ou becs roses comme amis des hommes. Et lorsque certains s'en lassent, ils ne les tuent pas : ils les jettent dans la nature; lorsqu'ils ne les égarent pas au mieux.
Comment les réunionnais perçoivent-ils le fait que des personnes se baladent avec un serpent autour du cou dans la rue ou un iguane sur l'épaule? Selon ce que l'on entend ici et là, très peu acceptent l'intrusion de ces bébètes dans leur vie quotidienne : fascination, répulsion ou peur, les sentiments sont chamboulés dans tous les cas. Et ces deux dernières années, on en a entendu des histoires et des réactions affolées sur des serpents lâchés dans des égouts, le python vert retrouvé sur la route, les iguanes colonisant l'ouest de l'île...
Certains diront qu'ils sont libres d'avoir les animaux qu'ils veulent. Certes, mais d'autres sont aussi libres de ne pas les aimer et surtout de ne pas les accepter dans une île qui n'en a jamais eu.
Autant notre métissage culturel est à protéger, autant il est urgent de sauvegarder notre bio-diversité si nous voulons continuer à fréquenter nos pitons, cirques et remparts sans risque de rencontrer des espèces qui n'y ont rien à faire.
Ces importations sont graves et nécessitent une réaction des pouvoirs publics; d'autant plus qu'en regardant bien le décret du 11 août 2006 publié au Journal Officiel de la République Française (n°233 du 7 octobre 2006 page 14920, texte n° 45) fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques, nous ne voyons ni dans les trois articles ni dans l'annexe une quelconque apparition de reptile.
Les élus locaux ont-ils leur mot à dire sur une telle affaire? Opportunément oui, particulièrement pour inciter l'Etat à prendre des mesures d'interdiction d'importation. Souvenons-nous que tout espèce mis dans un milieu du sien meurt ou s'adapte. Personne ne peut prétendre qu'un serpent privé de son venin n'enfantera pas un enfant à venin, comme on ne peut continuer à faire croire que les accouplements entre des animaux différents mais de même espèce ne se feront jamais.
Les animaux s'adaptent : le merle de Maurice a été introduit pour manger les mouches des fruits, aujourd'hui ces merles de Maurice ne mangent que les fruits et les piments en laissant vivre les mouches; de même on a introduit la mouche bleue pour butiner les fleurs de la vigne marone et détruire la plante envahissante, les mouches butinent partout ailleurs et la vigne marone prolifère encore... C'est l'exemple criant de l'adaptation.
Lorsque j'étais maire de Saint-Louis, j'avais refusé en 20056/2006 au CIRAD l'introduction de charançons qui mangeraient les laitues d'eau sur l'Etang du Gol : aucun scientifique n'était capable de me certifier et d'engager sa responsabilité qu'on ne retrouverait pas ces bébètes dans les champs des maraîchers alentours de l'Etang, voir même plus haut à Bellevue.
Il est clair que si La Réunion veut protéger sa bio-diversité, cela passe aussi par l'interdiction complète d'animaux étrangers à notre sol, comme on le fait pour les plantes invasives ou les fruits étrangers par des touristes. Ne pas le faire, c'est courir le risque que dans nos ravines, pitons, cirques et remparts, nous ayons un jour rendez-vous avec une espèce qui tuera un des notre. Ce jour là, les pleurs des élus et des hauts fonctionnaires risquent fort d'être considérés comme des larmes de crocodile...
Au fait, concernant le crocodile, j'en ai vu un, encore bébé, dans un bassin chez un particulier un jour : il m'a assuré que lorsque l'animal deviendrait semi-adulte, il allait le tuer, consommer la viande consommable et conserver la peau et la tête pour décorer un mur de sa maison. Ma question était plutôt celle-ci : comment a-t-il pu avoir « ca » chez lui ?
La politique, c'est aussi ce genre de sujet qui ne rapporte aucune voix, mais qui permet de sauver notre pays...