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Eric Fruteau à Victorin Lurel : "Il faut d'autres modes de gouvernance de l'action sociale"


Politique
Lundi 16 Juillet 2012

"Monsieur le ministre, comme dans la majorité des territoires d’outre mer, le contexte social réunionnais est particulièrement difficile. La moitié de notre population vit en dessous du seuil de pauvreté. La vie chère, le chômage, le manque de logements, l’appauvrissement des classes moyennes ont sédimenté une tension sociale latente, qui déborde régulièrement en mouvements d’humeur de la population, présentant parfois un caractère violent".


Eric Fruteau à Victorin Lurel : "Il faut d'autres modes de gouvernance de l'action sociale"
"Monsieur le ministre,  comme dans la majorité des territoires d’outre mer, le contexte social réunionnais est particulièrement difficile. La moitié de notre  population vit en dessous du seuil de pauvreté. La vie chère, le chômage, le manque de logements, l’appauvrissement des classes moyennes ont sédimenté une tension sociale latente, qui déborde régulièrement en mouvements d’humeur de la population, présentant parfois un caractère violent".

"Ces manifestations de colère contre le coût élevé des denrées de première nécessité sont l’expression d’un malaise profond d’une société où les formes diverses de précarité (professionnelle, financière, sanitaire, éducative, ou encore face au logement) pèsent toujours plus lourdement sur les familles les plus démunies.

La crise financière est venue amplifier cette situation avec des chiffres records (plus de 100.000 personnes au chômage, 60% chez les moins de 25 ans, 30 000 demandes de logements en souffrance, un indice du développement humain bien en-deçà de celui de la France métropolitaine…).

Elle a consolidé une situation d’urgence permanente à laquelle les CCAS des 24 communes de l’île,  outils par excellence des politiques sociales de proximité, sont confrontés.

Les familles vivent donc, au quotidien, des situations de plus en plus complexes. Ce contexte a produit une hausse importante des demandes d’aides alors que les moyens des collectivités se raréfient. Nos aides financières, alimentaires, énergétiques, locatives, nos tentatives d’adaptation et d’innovation face à la rigidité et aux carences des dispositifs légaux, ne freinent guère les spirales d’exclusion.

Par conséquent,  il est urgent de définir un cadre de réflexion réunissant partenaires sociaux, partenaires institutionnels et Etat afin de proposer des solutions pour répondre à ces  défis et adapter les politiques sociales nationales aux besoins réels et criants de nos populations.

Ces futures propositions devront  également tenir compte des  grandes problématiques mondiales qui touchent directement ou indirectement, nos économies et donc nos populations : mutations climatiques et environnementales (cyclones, séismes, montée du niveau de la mer,…), transformation des échanges économiques mondiaux, montée des pays émergents (à fort taux de croissance), interdépendance des finances mondiales et des banques centrales…

Au niveau local, ces sujets transversaux posent les questions de la transition et l’autonomie énergétiques, ainsi que celles de l’autonomie alimentaire et du développement de nos économies face à la situation du tout importation.

Notre dépendance en raison de ces facteurs nécessite que nous pensions des projets sociaux, plus précisément de développement durable, selon les particularités de chacun des outre mer. De nouveaux modes de gouvernance de l’action sociale locale dont les Unions Départementales des CCAS d’Outre mer seraient les chefs de file, pourraient être au cœur de propositions innovantes.

En octobre 2013 "Les journées nationales des Outre mer" se tiendront à la Réunion dans le cadre de l’Union Nationale des CCAS et de l’UD de la Réunion. Cet événement qui rassemble une majorité des partenaires sociaux pourrait être le lieu de convergence d’une réflexion partagée.

J’aspire, pour ma part et au nom de l’UD de La Réunion, à un avenir meilleur outre mer, avec des CCAS renforcés et soutenus.

À la logique financière et de rendement, préférons celle de la solidarité, de l’innovation sociale, de la citoyenneté et de la participation de tous, dans le respect des identités, des cultures, et des réalités de nos territoires.

Souhaitant avoir retenu votre attention, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de ma considération distinguée".

Communiqué



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