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Dr Bruno Bourgeon : "2012-2022, une décennie au-devant des catastrophes"


Politique
Jeudi 21 Juin 2012


Dr Bruno Bourgeon : "2012-2022, une décennie au-devant des catastrophes"
"La conférence Rio+20 débute le 20 juin, et se propose de redéfinir les contours de l’avenir écologique de la planète. Comme toujours, cela va se terminer par une résolution commune lénifiante, un understatement politique, le plus petit dénominateur commun entre les nations développées, celles en voie de développement et celles qui voudraient l’être".

"Avec un point de discours commun de toutes les personnalités économiques ou politiques : la reprise est en vue, la croissance va revenir, on va s’en tirer. Certes il y aura des sacrifices à faire, l’austérité nous attend, des réformes devront être effectuées, mais grosso modo le cours « ordinaire » des choses reprendra à terme. C’est là l’illusion qui nous expose au danger.

En fait nul n’arrive à se projeter dans le grand bouleversement de demain et à anticiper les mutations nécessaires. Si rien ne change, nous savons -même si beaucoup refoulent cette perspective- que nous allons à la catastrophe. Ces propos ne sont ni fatalistes, ni pessimistes, ni dépressifs.

Car en effet ce sont ceux qui nient la proximité de cette catastrophe, ceux qui croient en la continuité, ceux qui s’enivrent de l’illusion de la croissance qui sont catastrophistes par aveuglement. Mais les forces de raison, d’espoir et de réalisation d’un monde nouveau n’apparaîtront qu’après la catastrophe, par un sursaut vitaliste de la jeunesse du monde.

Il faut donc se préparer au choc en le pensant comme tel. Faire comme si le pire était inévitable. Subordonner l’économique au politique, au social et à l’écologique. Penser le déclin inéluctable de l’ordre néolibéral occidental et espérer qu’il sera remplacé par une société d’abondance frugale, ce que maladroitement les écologistes nomment la décroissance.

Nous serions ainsi bien inspirés, nous autres occidentaux, de faire notre metanoïa (pénitence), c’est-à-dire un retour sur nous-mêmes, suivant le conseil du théologien indien Raimon Panikkar, et en finir avec notre hybris (démesure). En cela, nous rejoindrions la sagesse millénaire des sociétés qui ont survécu, comme cette devise bouddhiste : "la félicité se trouve dans la capacité à savoir limiter ses besoins".

Membre EELVR



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