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Didier Robert à Bruxelles : "Je ne peux pas accepter une baisse de 44% de l'enveloppe…"


Politique
Mardi 3 Juillet 2012

Le président de la Région Réunion s'est adressé hier à Bruxelles aux ministres et au Commissaire européens, et ce à l'occasion du deuxième Forum de l'Ultrapériphérie. Didier Robert a défendu les spécificités locales et les moyens nécessaires pour "Faire la politique de sa géographie". Nous vous proposons l'essentiel de son discours.


Didier Robert à Bruxelles : "Je ne peux pas accepter une baisse de 44% de l'enveloppe…"
"En 2010, lors de la première édition de ce Forum, j’avais plaidé pour une action communautaire qui soit «juste, proportionnée et cohérente, en phase avec les dispositions du Traité de Lisbonne». Sans conteste, Monsieur le Commissaire, et je vous l’ai déjà exprimé, La Réunion s’inscrit résolument dans les priorités de la Stratégie Europe 2020.

C'est très exactement le projet que je porte pour le développement de mon Île.Nous voulons réussir un développement durable qui réponde aux interrogations des femmes et des hommes qui placent beaucoup d'espoir dans nos travaux.

Nous avons choisi de concentrer nos interventions sur quatre secteurs économiques : le tourisme, le numérique, l'énergie et l'agro alimentaire. Nous continuons à soutenir la croissance par l'accélération des grands chantiers, mais nous faisons depuis deux ans le pari d'un développement qui repose sur une logique de spécialisation volontaire. L'organisation en clusters est un atout complémentaire pour nos chercheurs et nos entreprises pour développer leur potentiel d'innovation et de compétitivité.

Dans le même temps, les filières de l'agriculture et de la pêche se structurent, s’organisent dans l’objectif de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires, du respect de l'environnement. La canne, enfin, permet d’alimenter en énergie une partie des besoins de l’île.

Nous devons continuer à soutenir ces filières "traditionnelles". Ce soutien ne vient pas en contradiction avec les logiques de spécialisation que nous avons dans le même temps décidé. Dans toute mutation, il y a une phase de transition qui est nécessaire. C'est celle que nous vivons.

Faire la politique de sa géographie, est une exigence que je fais mienne et que d'autres ont exprimé avant moi.

⁃ Sur la cohésion, l’enjeu est triple : Il porte d' abord sur le relèvement de l’allocation financière additionnelle du FEDER pour compenser nos surcoûts.

Nos handicaps sont permanents. Mais même en période d’austérité budgétaire, je ne peux pas accepter une baisse de 44% de l'enveloppe...  alors que la Commission propose un paquet financier stable .
Je serais vigilant pour que les moyens financiers de la politique de cohésion ambitieuse.

L’enjeu porte aussi sur une révision intelligente de l’objectif de coopération territoriale: nous devons modifier les dispositions actuelles. A ce titre je pense qu'il faut qu'il y ait une plus grande souplesse au niveau de l'élaboration et de la gestion des programmes.

⁃ Sur l’agriculture, je propose de rétablir également le soutien du FEADER pour les investissements agro-alimentaires indépendamment de la taille des entreprises. Ce secteur joue un rôle déterminant en lien avec les inter-professions agricoles.

⁃ Sur la pêche, la création du conseil consultatif régional spécifique aux RUP est une réponse, mais je demande qu’une organisation en sous-comité, atlantique d'une part, et océan indien d'autre part soit confirmée.

Sur les aides à la flotte, nous ne pouvons pas nous contenter d’un cadre contraint réservé à la seule petite pêche côtière. Je demande à nouveau le rétablissement des
aides à la flotte que ce soit pour la construction ou pour la modernisation.

La réforme proposée fait encore l’impasse de la réalité de nos pêcheries. Mais elle fait aussi l'impasse plus globalement sur une stratégie maritime intégrée de l'océan Indien. Je propose que celle-ci fasse l'objet d'une déclinaison adaptée, bénéficiant des instruments de la coopération territoriale et du FED.

Je souhaite que les dispositifs actuels soient améliorés : il en va de la survie de certaines de nos entreprises, de notre attractivité mais surtout de la réussite de la stratégie que vous nous proposez. Tout comme la Commission, je plaide pour une simplification et une rationalisation du contrôle des aides. Monsieur le Commissaire, je propose de travailler avec vous pour que le futur cadre communautaire de concurrence soit, à cet égard, cohérent".


Communication Région Réunion



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Les commentaires

1.Posté par Huet le 03/07/2012 06:33
La vigilance est insuffisante ! Il faut plus d'ambition et de savoir faire! Capable? Non quand votre ambition et vos réalisations se cantonnent à promouvoir votre famille, votre clan et vos réseaux de coquins coquines occultes et partenaires de jeux!

2.Posté par PAYET YANIS le 04/07/2012 13:51
Monsieur Robert,

Vous allez prendre la présidence des RUP en septembre. Vous voulez de la croissance et de l'emploi? Bien! Alors vous avez l'opportunité à Bruxelles de demander à l'Europe le statut de Zone Européenne de Développement Régional (ZEDR) pour la Réunion.

Ce régime juridique et fiscal (article 92 du Traité de Rome) est une faveur accordée par l'Europe aux territoires ultramarins souffrant d'handicaps structurels ( éloignement, petitesse de marchés, coûts d'intrants élevés).

Sur le modèle de Madère, cet outil de développement régional permettrait :

- d'attirer plus 500 investisseurs étrangers sur notre île et de générer plus de 5000 emplois DURABLES dans l'EXPORT sur 5 ans pour nos résidents. Les activités concernées : agriculture, aquaculture, pêche, NTIC, production, tourisme, artisanat, bio-technologies, ingénierie, banques, assurances... ;

- d'augmenter indirectement le carnet de commandes des entreprises locales : BTP, formation, sécurité, fournitures de bureau, espaces verts, téléphonie...(plus de 1500 emplois générés) ;

- de lutter contre les monopoles.

Nous avons une batterie d'incitants :

- la Réunion est un label européen ;

- la Réunion est dotée de pôles universitaires axés sur la recherche et le développement ;

- la Réunion a de la main d'oeuvre qualifiée sur les emplois à forte valeur ajoutée (+ 8000 jeunes BAC+ au chômage) ;

- la Réunion a un tissu économique dynamique pour répondre aux besoins de sous-traitance de ces sociétés ;

- l'Europe accorde des incitants fiscaux et sociaux aux sociétés réellement nouvelles en fonction du nombre de CDI locaux souscrits ;

- la liberté de change (n'importe qu'elle devise serait admise dans la zone) ;

- des contrôles douaniers flexibles ;

- le respect des conventions internationales (la ZEDR n'est pas un paradis fiscal car elle respecte les lois européennes et est limitée dans le temps. Le dispositif pourrait être reconduit au bout de 5 ans en fonction de ses résultats.

La Réunion a de grands défis à relever demain : la croissance de nos exportations (notre balance commerciale est déficitaire et la tendance est chronique avec 4,5 milliards € d'importations et 282 millions € d'exportations) sur les grands espaces commerciaux mondiaux (les pays émergents ou BRICS) ; la protection de la production locale, le pouvoir d'achat, le rehaussement de notre modèle social.

L'heure est venue de rompre avec notre modèle féodal facteur de NON développement durable. A défaut, nous allons droit vers le chaos économique et social.


Yanis PAYET
Union Démocrate


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