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"De la croissance à l’accroissante"


Politique
Jeudi 21 Février 2013


"De la croissance à l’accroissante"
"Que mijotent nos gouvernants avec la croissance ? Consommer, gagner plus, ou vivre mieux ? La crise que nous traversons interroge. Notre système dérive et l’écologie est sacrifiée. Trois exemples :

- Le réchauffement climatique
D’après le CNRS, le niveau des océans a augmenté de 6 cm en 20 ans, dû pour 1/3 à la dilatation des océans liée au réchauffement, et pour 2/3 à la fonte des glaciers et des calottes des pôles. Cette augmentation entraîne inondations, maladies et mouvements de population.

De plus, le réchauffement climatique provoqué par le rejet des gaz à effet de serre accélère le cycle de l’eau, en exagérant l’évaporation et le volume des précipitations. Enfin il modifie les courants marins comme le Gulf Stream qui interviennent dans la régulation du climat.

- La pauvreté
Le nombre de personnes sous le seuil d’extrême pauvreté est passé de 1,9 à un peu moins de 1,3 milliard entre 1981 et 2008, si on intègre la Chine. Il n’a quasiment pas évolué. En France, on considère le seuil de pauvreté à 50% du niveau de vie médian : la pauvreté a diminué des années 70 aux années 90, puis s’est stabilisée. Depuis 2002 elle a augmenté de 20% ! Cette même hausse est de 40% chez les 18-29ans, tandis que les plus riches (0.01%) ont vu leurs revenus augmenter de 33% entre 2004 et 2008.

- La démographie
La population mondiale atteindra les 9 milliards en 2050. Comment se nourrir et à quel prix ? Selon l’OCDE et la FAO, l’agriculture devra augmenter sa production de 60% en 40 ans, soit 1 milliard de tonnes de céréales et 200 millions de tonnes de viande en plus. Cela passe par la gestion des surfaces. Or 25% des terres agricoles sont considérées comme dégradées. Si la production reste stable, la hausse de la demande va faire s’envoler les cours. De surcroît, une hausse du prix de l’énergie, le réchauffement climatique, et la demande en biocarburants accentueront encore cette tendance.

L’OCDE et la FAO tablent sur une augmentation du prix du bœuf d’environ 60% entre 2009 et 2021. Le blé subira une hausse de 30% et l’huile végétale de 40%. Le blé sert aux uns à gagner plus d’argent alors que les autres ne peuvent plus acheter de farine. Gagner plus pour pouvoir payer plus cher son steak est une fuite en avant. Dans notre modèle productiviste plus l’Homme produira, plus il accélérera la dégradation environnementale, et plus se nourrir lui coûtera. Il devra travailler plus dans des conditions sociales difficiles pour juste pouvoir couvrir ses besoins de base. Est-ce là notre avenir ?

Assez d’estimation de PIB, de croissance ou de peur de la récession, intéressons-nous à l’indice de développement humain, à l’empreinte écologique et à l’indice de santé sociale. Croître plus n’est pas un remède. Notre espace est limité contrairement à nos perspectives intellectuelles. Il est temps de stopper les machines. Tout le monde sera acteur de la construction de la société de demain. Les événements que nous traversons sont comme une chance.

L’acroissance ne signifie pas un retour en arrière mais une prospective sociale et économique pour un système durable. Exploitons les capacités infinies de l’intellect humain pour bâtir notre futur sans surconsommer notre planète".

Dr Bruno Bourgeon, membre EELVR



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