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Colonisateur et indépendantiste : même combat.


Édito
Samedi 19 Juillet 2014

Les premiers habitants sont des détenus. Les îles sont des prisons et l’Océan une muraille. La liberté de circuler est antinomique à l’ordre colonial. La circulation est aussi un marqueur d’identité. Identité et territoire : faut-il choisir ?




Les premiers habitants de La Réunion sont des détenus.
C’est en 1646 que s’installent les premiers habitants réguliers de l’île, ils sont douze. Douze mutins que le gouverneur Pronis installé à Madagascar a déporté dans l’île qui est utilisée comme lieu de détention.

Les îles sont des prisons et l’Océan une muraille.
À l’intérieur de ces murs d’eau, la plantation coloniale, le camp des esclaves, vont eux aussi  fonctionner aussi comme des espaces de réclusion.

La liberté de circuler est antinomique à l’ordre colonial.
Des « blancs marrons », fuyant les égarements du Gouverneur de la Hure, à la réclusion et aux « péages » d’aujourd’hui, en passant par le marronnage des esclaves, qui tentent d’échapper au joug de leur maître, l’inertie sociologique de l’ordre disciplinaire colonial n’est, à ce jour, qu’ébranlée.

La si longue mise en quarantaine de l’île ne peut plus durer.
La libre circulation est devenue, avec la révolution des transports, un enjeu politique explicite.
Comment vont s’articuler, s’affronter, deux aspirations opposées, la volonté des multitudes de se déplacer et le contrôle des déplacements et des frontières par le pouvoir.

La circulation est aussi un marqueur d’identité.
Moins les gens circulent, plus ils s’identifient à leur territoire, plus on les identifie à la région où ils vivent.

Colonisateurs et indépendantistes : même combat.
Les obstacles à la libre circulation ont servi aux colonisateurs à repousser une « contamination » possible, mais elle a aussi servi aux « décolonisateurs » à différencier plus radicalement, à forger plus encore les replis identitaires.

Identité et territoire : faut-il choisir ?
En effet permettre à la multitude de circuler, c’est aussi permettre progressivement à chacun de se dé-territorialiser et de dissocier identité et territoire. C’est pourquoi sur le thème de l’identité-territoire on a pu voir les colonisateurs et leurs adversaires fraterniser.




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