inforeunion : Un regard Réunionnais - Ile de La Réunion - Océan Indien
sak ifé nout jordu ék nout demin

Claude Hoarau : "Les divergences entre Pierre Vergès et moi, ne sont pas insurmontables"


Politique
Mercredi 17 Octobre 2012

L'un des postulants à la direction du parti communiste réunionnais souhaite les décisions prises lors de l'Assemblée extraordinaire à La Rivière Saint-Louis, demeurent le socle pour la reconstruction du PCR. Claude Hoarau ne veut pas pour autant "abandonner la lutte pour le parti, les Réunionnais et La Réunion". Quelque isolé au sein du PCR, le "militant" regrette à nouveau la ligne éditoriale de Témoignages. Entretien.


Claude Hoarau, deux semaines après le 30 septembre où en est le travail que vous menez au sein du Conseil de reconstruction, qu'est-ce que vous essayez de proposer à ceux qui souhaitent continuer avec le parti communiste ?
Je pense que comme beaucoup d'autres de mes camarades je participe à la reconstruction, mais  les reconstructeurs n'ont pas tous la même vision des choses. Je pense que les raisons que nous avons analysées, qu'Elie Hoarau a analysées très justement lors de la dernière assemblée, lors de cette  auto-critique historique, devrait mette fin aux hésitations des camarades qui pensent que parti comme c'est parti, il y avait plus de perpectives.

Vous y croyez vraiment ?
Je crois qu'il y a de réelles perspectives. Si nous retenons les thèmes fondamentaux de la reconstruction. Réaffirmer qu'il existe un peuple réunionnais, et que ce peuple a le droit du point vue des principes, à diriger lui-même ses affaires. Et compte-tenu des circonstances historiques qui tempèrent un peu le jugement, nous avons pris la décision en 1981de mettre de côté la revendication d'autonomie.

Le PCR y revient à cette demande ?
La reconstruction ne signifie pas qu'on réintroduit une revendication statutaire, mais que nous réaffirmons qu'il,faut prendre les voies et moyens pour que de plus en plus  de Réunionnais dirigent le pays. Et que les Réunionnais soient de plus en plus réunionnais chez eux. Contrairement à la tendance qui voudrait qu'aujourd'hui, ils sont de moins en moins réunionnais chez eux.

Le PCR s'est trop éloigné de cet objectif ?
La reconstruction, c'est la réaffirmation de ses principes. C'est la remises en place des structures cellulaires qui étaient  le rempart du PCR dans toutes les circonstances de son histoire. C'est la remise en place de la fête de Témoignage qui était l'expression la fraternité et de la convivialité. Et c'était un forum exceptionnel pour donner la force au parti. Egalement, une attention soutenue au nouveau mode de communication.

"Témoignages" est compris dans ce mode de communication ?
Surtout Témoignages. Témoignages, notre journal qui continue malheureusement à aller à un train de sénateur de l'époque de la refondation, c'est-à-dire une ligne éditoriale que je ne partage pas. Je crois l'avoir dit. Et puis, il y a aussi la politique internationale et la politique de solidarité. J'ai souligné que le parti avait pris cette orientation. Et que l'on considérait qu'il nous appartenait maintenant de participer à une nouvelle internationale, c'est-à-dire une action mondiale de solidarité, et cela avec tous les mouvements  qui luttent contre la capitalisme et l'impérialisme.

Aujourd'hui, quels sont les obstacles à une reconstruction solide et ouvert sur l'avenir ?
Le principal obstacle à mon avis, c'est le doute, parce que nous avons vécu une direction très centralisée où il n'y avait presque jamais de débat parce que les circonstances faisaient que nous étions d'accord sur à peu près tout,. Puis, nous avons connu un revers électoral qui repose pour l'essentiel sur les décisions qui n'étaient vraiment pas partagése et qui n'étaient pas comprises par notre opinion.

Le PCR, c'est foutu ?
Il ne s'agit pas de dire, qu'à cause de cela : c'est foutu. Non ! Ce n'est pas foutue. Mais reconstruire, ça veut dire répondre aux attentes que j'ai soulignées tout à l'heure avec une direction rénovée sans pour autant qu'on dise les anciens : "dégagez ! " Non. Nous pouvons apporter à la nouvelle génération beaucoup de choses. Et, nous allons le faire.

C'est aussi ce que veut l'opinion ?
Nous devons reconnaître que l'opinion attend de nous, que nous nous effacions. L'opinion attend de nous que nous laissions monter la nouvelle génération pour deux raisons. D'une part, il y a la nécessité de rajeunir notre direction. D'autre part, l'opinion voit que nous avons des jeunes dans toutes les grandes communes de l'ile. Nous avons des jeunes camarades compétent fidèles décidés à qui il faut confier les responsabilités.

Qu'est-ce qui sépare la vision de Claude Hoarau de celle de Pierre Vergès,  dans la reconstruction du PCR ?
Je ne connais pas suffisamment la vision de Pierre Vergès, parce qu'il l'exprime à travers un certain nombre de déclarations isolées et très personnelles. Certaines d'ailleurs provoquent quelques polémiques. Mais, c'est le risque que chacun prend lorsqu'il décide d'agir solo. Moi je n'ai pas encore pris cette décision. Aussi, je ne vais pas aller plus loin dans ce propos.

Pourquoi ?
Notre parti est une pièce essentielle de l'histoire de la Réunion. Il faut que le PCR poursuive son action. Il connaîtra sans doutes des évolutions et des rénovations. Et, je ne sais pas si demain, nous ne vivrons pas l'ère d'un grand parti  progressiste qui rassemble tout le monde, et qui fait acte de réconciliation sur un objectif précis, que les autres ne peuvent pas porter : la bataille pour la responsabilité du peuple réunionnais.

Vous êtes quand même conscient que la relation qu'il y aura entre vous deux, entre Claude Hoarau et Pierre Vergès, va  aussi peser sur la désignation de quelle tête pour le PCR ? Quelle direction ? Comment gérer cette direction ?
Je pense que les choses ne sont pas aussi difficile que vous le croyez.

C'est-à-dire ?
D'abord parce que il n'y a pas de contentieux personnels avec Pierre Vergès. Outre que c'est un camarade, c'est aussi un ami. C'est plus qu'un ami d'enfance, que j'ai à de nombreuses reprises, porter dans mes bras quand il était gamin.  Donc il n'y a pas de différent personnel. Il peut y avoir une approche différente mais je ne pense pas que les divergences soient insurmontables. Il faut que chacun comprenne que la bataille politique, la notoriété politique, le charisme, et la popularité se gagnent dans des luttes où on prend des coups.

Ça c'est quelque chose que vous connaissez -vous bien ?
Des coups j'en ai pris, j'en ai donnés quelques uns. Mais ce qui est très important, c'est que la population ne m'a jamais vu la lâcher. Je n'ai jamais accepté l'idée que l'on se batte pour moi. J'ai toujours retenu l'idée que nous nous battons tous ensemble, pour les mêmes causes. Il n'y a pas des taches dirigeantes. Il n'y a pas de tâches militantes. Il n'y a que  des tâches militantes...




      Partager Partager

Les commentaires

1.Posté par posessionnais le 18/10/2012 07:44
bravo claude hoarau, mais dans la reconstruction est-ce normale que le maire de la possession fait tout pour mettre son fils à sa place en 2014.

pourtant son fils n'a participé a aucune bataille, n'a aucune connaissance politique mais plutot footballistique?

sa aussi c'est un probléme que la recontruction doit prndre en considération : la trasmission du patrimoine municipal aux filles ou fils des caciques du pcr.

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter


Dans la même rubrique :
< >

Vendredi 17 Juin 2022 - 11:41 Jean Jacques MOREL aime son Pays

Lundi 7 Septembre 2020 - 15:00 Alain BENARD : Candidat sur la 2e