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10 mai : Mitterrand, Mandela et Mémoires d'esclaves en chaîne(s)


Édito
Lundi 9 Mai 2011

Liberté(s). 10 mai 1981, 10 mai 1994 et 10 mai 2006. Trois 10 mai symboles de liberté(s). 10 mai 1981 : le socialiste François Mitterrand est élu président de la République en France. 10 mai 1994 : Nelson Madiba Mandela devient le premier président noir d'Afrique du Sud. 10 mai 2006, la France a son "20 décembre". Réactions en chaîne(s)


10 mai : Mitterrand, Mandela et Mémoires d'esclaves en chaîne(s)
10 mai 1981 : un homme de gauche, François Mitterrand, accède à la plus haute fonction de l'Etat. 30 ans plus tard, l'homme des avancées sociales et de la décentralisation, est avant tout celui qui a libéré les ondes et un peu la presse et la télévision. Cette année-là (en 1981), le chanteur français Hervé Christiani interprète : "Il est libre Max". A La Réunion, le maloya entonne encore plus fort : A somin gran boi, sa lé long, pa ti pa, ti pa ti pa na rivé".
Trente ans plus tard. Il reste beaucoup de nostalgie à gauche, des éléphants dans leur tour d'ivoire, des "socialos et des cocos prolos devenus bobos", et une génération Mitterrand en souffrance et en errance. Il est vrai qu'en 1981, Daniel Balavoine chantait aussi : "Je ne suis pas un héros"…

10 mai 1994 : Nelson Madiba Mandela, prix Nobel de la Paix en 1993 avec Frédérik de Klerk alors président en exercice, prête serment et devient le premier président noir de l'Afrique du Sud. Joan Baez, Johnny Clegg et Savuka peuvent s'arrêter de chanter : "Asimbononga" : "Mandela, nous ne l'avons pas vu". "La mer n'est plus froide et le ciel n'est plus gris".
La fin de l'Apartheid, c'est des chaînes qui se brisent. Surtout dans les têtes. Des réactions en chaîne(s). C'est la fin de 27 ans d'isolement, de prison et de résidence surveillée. Le peuple noir, trois fois plus nombreux que la population blanche, obtient aussi le droit de vote. C'est un sentiment de liberté indicible. Ce parfum de liberté enivre le monde entier. Ses effluves ondulent au rythme d'"Afrique Unite" de Bob Marley.

10 mai 2006 : La France se libère de son passé. Celui de l'esclavage. La France brise ses chaînes avec un passé noir. Très noir. Celui de la traite des Noirs. Le commerce d'enfants, de femmes et d'hommes. Ignominie. Infamie. La France reconnaît l'esclavage comme crime comme l'humanité. Une reconnaissance tardive mais toujours à propos. Il était plus que temps. Y compris pour tous les "Buffalo soldier", pas seulement ceux de Bob Marley.
A La Réunion, ce 10 mai n'est pas notre 20 décembre. Pas de maloya, pas de kabar, pas de "ravages"… Quelques instants, souvenons-nous tout de même. Ayons une pensée pour tous ces esclaves morts enchaînés aux peurs d'une communauté. N'oubliez pas !
Souvenez-vous en pour ne pas devenir un maillon faible ! La chaîne de la vie, c'est ce passé, horrible et magnifique présent pour notre avenir. Nous sommes les gardiens de cette chaîne. Indestructible.

11 mai 1981 : Nesta Robert Bob Marley quitte la scène sur "Could you be loved" (album : Uprising). A son tour, le reggae se déchaine…

Jismy Ramoudou



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